Economie

Liban : La crise bancaire pousse vers une économie tout en espèces

Liban : La crise bancaire pousse vers une économie tout en espèces

Dans un contexte de crise financière exacerbée au Liban, le pays assiste à une augmentation significative de l’économie en espèces. La méfiance croissante envers le secteur bancaire, exacerbée par les restrictions sur les retraits bancaires, pousse de plus en plus les Libanais à privilégier les transactions en espèces dans leur vie quotidienne.

Ce phénomène prend de l’ampleur surtout en raison des restrictions bancaires et des complications liées aux multiples taux de change. Normalement, une économie en crise dépend généralement du soutien de son secteur bancaire pour retrouver un équilibre. Cependant, au Liban, le système bancaire est au cœur même de la crise.

Cette crise économique et financière serait le résultat d’une accumulation de politiques erronées, d’un manque de vision, de planification, d’inspection et de contrôle administratif et financier. La perte de confiance dans le secteur bancaire a conduit à un basculement vers des transactions entièrement en espèces, diminuant ainsi le rôle des banques dans le système financier.

Le recours accru à l’économie en espèces pose deux problèmes majeurs :

  1. La difficulté de surveiller l’ampleur du marché des espèces et de déterminer la quantité d’argent en circulation.
  2. Le risque que cet argent soit utilisé dans des activités illégales comme le blanchiment d’argent, surtout que le Liban est sous surveillance internationale pour lutte contre le blanchiment.

Appels à une réforme globale

Pour une réforme financière efficace, une réforme globale du système dans son ensemble est nécessaire, surtout que le système financier n’est pas indépendant du système politique ou administratif. Sans une gestion administrative efficace et une politique fiscale consolidée, il est peu probable que le système financier seul puisse atteindre un véritable rétablissement.

Des experts économiques libanais, divisent le problème de l’économie en espèces libanaise en deux parties :

  • La perte de confiance envers les banques : depuis 2020, la crise de confiance a entraîné une importante transition vers les transactions en espèces après que les banques ont cessé de rembourser les dépôts.
  • Le travail informel : une grande partie des institutions, estimée entre 50 % et 70 %, fonctionne de manière informelle. Ces institutions ne sont pas enregistrées pour la sécurité sociale et ne disposent pas des licences nécessaires, ce qui les force à opérer en espèces plutôt qu’en chèques ou par cartes de crédit.

Perspectives

Malgré les efforts du gouvernement libanais et de la Banque du Liban pour réguler et stimuler le secteur bancaire, la confiance n’est pas encore rétablie. L’instabilité politique aggrave la situation, nécessitant une solution politique urgente pour établir un gouvernement stable qui pourrait soutenir un plan de redressement économique et financier.

En conclusion, alors que le Liban se bat pour ne pas être inclus sur la liste grise du GAFI, qui pourrait entraîner des conséquences désastreuses pour son économie, les défis restent immenses. L’économie en espèces, bien qu’une nécessité actuelle pour beaucoup, représente un grave risque pour la stabilité financière future du pays.

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