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Maroc-UE : Rabat épinglé pour pratiques déloyales, comme la Chine, des sanctions lourdes tombent

Maroc-UE : Rabat épinglé pour pratiques déloyales, comme la Chine, des sanctions lourdes tombent

Le Maroc a le statut de «partenaire avancé» de l’Union européenne (UE) depuis 2008, l’UE est son premier  partenaire commercial mais en ce moment il y a de l’eau dans le gaz. Les relations entre Rabat et Bruxelles ont été mises à mal par les accords agricole et de pêche, retoqués à deux reprises par l’UE. Le royaume a rué dans les brancards, éructé mais les Etats européens n’ont aucune prise sur les décisions de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Un nouveau dossier met à l’épreuve les relations entre le Maroc et l’UE : les importations de roues en aluminium…

Ce produit, exporté par le Maroc, fait l’objet d’un litige avec le partenaire européen. Ce dernier a décidé d’appliquer une batterie de sanctions commerciales contre le Maroc, sous la forme de droits compensateurs sur les importations de roues en aluminium en provenance du royaume. Cette mesure, annoncée par la Commission européenne le 14 mars 2025, a pour but de défendre les intérêts de l’industrie européenne contre des pratiques commerciales jugées déloyales.

Les sanctions commerciales sont tombées après une enquête de l’UE qui a établi que «les importations de roues en aluminium marocaines bénéficiaient de subventions incompatibles avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC)», précise la Commission européenne dans un communiqué. Ces subventions englobent des crédits à taux préférentiels, des avantages fiscaux et d’autres formes d’appui direct du gouvernement aux producteurs marocains…

Donc le royaume verserait dans les mêmes pratiques que la Chine et qui permettent à ses industries de battre les produits européens sur leur propre marché, avec parfois même un dumping qui irrite au plus haut point Bruxelles. Alors si l’UE le reproche à Pékin et le sanctionne en conséquence, elle ne fermera certainement pas les yeux sur les agissements du Maroc, quelle que soit par ailleurs la qualité des liens commerciaux. La présidente la Commission européenne, l’Allemande Ursula von der Leyen, ne transige pas quand il faut frapper.

Les investigations ont prouvé que le gouvernement marocain appuyait de manière systématique son secteur automobile, notamment les exportations de roues en aluminium, par le biais de subventions directes, telles que des prêts à taux préférentiels, des subventions et des réductions fiscales. Ce soutien a permis aux producteurs marocains de vendre leurs marchandises à des tarifs anormalement faibles, instaurant une concurrence déloyale sur le marché européen.

En conséquence l’UE a édicté des droits compensateurs sur les importations de roues en aluminium marocaines. Ces droits oscillent entre 5,6% et 31,4%, en fonction du volume de la subvention touchée par les producteurs marocains. Le taux le plus haut cible les producteurs ayant profité en même temps des subventions marocaines et des contributions financières de la Chine.

Ce tour de vis s’ajoute aux droits antidumping déjà instaurés en janvier 2023, qui vont de 9% à 17,5%. L’UE ne s’arrête pas là, des droits antidumping sont également appliqués pour les importations de roues en aluminium en provenance de Chine, pour sécuriser davantage l’industrie européenne face à une concurrence déloyale. Les Européens sont déterminés à user de tous les arsenaux à leur disposition pour défendre leur marché et leurs secteurs stratégiques contre ces assauts jugés illicites.

Les Européens surveillent de très près la montée en puissance du partenariat entre le Maroc et la Chine, Rabat a même été le premier pays nord-africain à adhérer à “la Nouvelle Route de la Soie“. Les Chinois contournent les verrous européens en installant des usines au Maroc pour écouler leur production sur le Vieux continent, notamment les voitures et batteries électriques. Mais Rabat et Pékin ne peuvent plus avancer masqués, l’UE les a à l’oeil et tout flagrant délit se payera très cher.

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