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Maroc-UE : Rabat risque gros cette fois, l’Espagne fait tout pour étouffer l’affaire

Maroc-UE : Rabat risque gros cette fois, l’Espagne fait tout pour étouffer l’affaire

Le Maroc s’en prendra très certainement à la France, une fois de plus, mais officiellement c’est le Parlement européen qui tient à ce que le dossier de l’espionnage dans lequel Rabat est cité – affaire Pegasus – ne soit pas enterré. Même si les relations entre le Maroc et l’Union européenne (UE) sont excellentes par ailleurs les députés européens veulent faire toute la lumière sur ce logiciel israélien qui aurait espionné le président français, entre autres. Le Parlement européen a diligenté une mission d’enquête…

Les enquêteurs se sont rendus en Espagne et le rapport qu’ils ont livré dit qu’il est «plausible» que le Maroc soit l’auteur des faits qui lui sont reprochés. Les membres de cette mission, des députés européens, ont souligné le manque de coopération de Madrid. La rapporteuse, Sophie In’t Veld, a déclaré que l’Espagne traîne les pieds pour fournir les informations demandées, notamment sur l’espionnage des téléphones portables du chef du gouvernement Pedro Sanchez, de ses ministres de la Défense et de l’Intérieur ou du président de la Generalitat.

Le rapport indique que «l’utilisation de logiciels espions en Espagne ne peut être attribuée à un seul acteur ou groupe de personnes, même si de nombreuses pistes pointent vers le Maroc». Le chef de la mission, Jeroen Lenaers, a toutefois dit ceci : «Nous n’avons aucune preuve que c’est un pays tiers qui a espionné Sanchez ou les autres». Ce qui est certain c’est que les portables des responsables espagnols ont été espionnés quand les relations avec le Maroc étaient au plus bas…

Plus troublant encore : le gouvernement espagnol, qui a bien réchauffé ses liens avec le Maroc, a refusé de s’entretenir avec les membres de la mission ; ni Sanchez, ni ses ministres espionnés, ni le chef de la diplomatie n’ont souhaité s’exprimer.

Alors que Rabat a accusé Paris d’avoir remis ce dossier sur la table au Parlement européen la rapporteuse de la mission regrette le fait que le Parlement et le Sénat français ne se soient pas saisis de ce dossier. D’ailleurs le président Macron a dernièrement assuré que son pays n’est pour rien dans les déboires du Maroc à Bruxelles.

«Le Parlement européen tente de combler ce vide, entre autres, parce que les membres du gouvernement sont aussi membres du Conseil européen et prennent des décisions qui concernent l’ensemble de l’UE», a déclaré Mme  In’t Veld.

Rappelons qu’en novembre 2022 la Commission d’enquête du Parlement européen avait pointé le Maroc comme l’un des protagonistes de l’affaire Pegasus. «Les révélations de juillet 2021 du projet Pegasus ont montré un grand nombre de cibles en Espagne. Cependant, les victimes semblent avoir été ciblées par différents acteurs et pour différentes raisons. Il est largement admis que les autorités marocaines visaient le Premier ministre Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Fernando Grande Marlaska», avait dit le rapport.

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