Ragaillardi par son dernier entretien avec le chef de l’Etat, Kais Saied, le bâtonnier de l’Ordre des avocats tunisiens, Brahim Bouderbala, cache de moins en moins son adhésion aux thèses du président de la République. Et tant pis si ça le fâche davantage avec ses troupes. Ce jeudi 14 avril sur une radio privée, il a dessiné les contours du prochain Dialogue national et pointé ceux qui n’auront pas leurs tickets…
«Nous avons vu ces dernières années des partis politiques s’afficher en première ligne dans l’exercice du pouvoir et nier par la suite leur responsabilité dans les mauvais choix faits par l’exécutif. C’est sur cette base que le président ferme la porte à ces partis» a lâché Bouderbala.
Bon, on ne sait pas s’il a été mandaté pour parler de la sorte au nom du chef de l’Etat, mais ce qui est certain c’est que beaucoup lui envient ses entrées au palais de Carthage. Le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi et les initiateurs du projet mort-né du Dialogue national aimeraient bien prendre langue avec Saied, comme le fait Me Bouderbala, mais se heurtent à un mur…
Le bâtonnier de l’Ordre des avocats a confirmé que le Dialogue national sera bel et bien étalonné sur la Consultation nationale, ce que la centrale syndicale avait rejeté catégoriquement. «La feuille de route du président est limpide. Tous ceux sur qui pèsent des soupçons de corruption ne pourront pas prendre part aux débats» a redit le bâtonnier. Il a ajouté que l’Ordre des avocats n’est pas en faveur de l’exclusion mais que ce sont de mauvais politiques qui ont conduit à ça et que de toute façon c’est une “exclusion de seulement quelques mois, jusqu’aux élections».
Enfin à ceux qui l’accusent de servir la soupe au président de la République il dit ceci : «Je suis pour l’intérêt suprême de la nation. Kais Saied a fait un choix courageux le 25 juillet 2021»…
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