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Par Ali Gaaya*: Les changements climatiques et les catastrophes naturelles: Que dit la géologie ? (3ème partie)

Par Ali Gaaya*: Les changements climatiques et les catastrophes naturelles: Que dit la géologie ? (3ème partie)

Pour ce qui est de la Tunisie, des inondations sont répertoriées depuis l’année 861, mais l’inondation la plus dramatique a eu lieu à l’automne 1969, où l’ensemble du pays a été affecté, en particulier la Tunisie Centrale. Ces inondations avaient fait 542 victimes, et 300 000 personnes sinistrées, sans compter les énormes dégâts matériels, estimés à l’époque, de 30 MD à 35 MD.

Les inondations les plus récentes ont affecté, en septembre 2020, les grandes villes du nord du pays, dont le Grand Tunis et Bizerte, causant une « paralysie urbaine » pendant plusieurs heures, et causant la mort de 6 personnes, emportées par les eaux, et des dégâts importants.

Les Autorités tunisiennes invoquent souvent le « changement climatique », certes, mais manifestement le pays ne semble pas être préparé aux « phénomènes extrêmes » même si l’un des chefs de Gouvernement soutenait en 2020, que ‘nous n’avons plus le droit d’être surpris par les inondations!

Fig 6

En fait, les zones à risques en termes d’inondations sont relativement bien identifiées maintenant. Il s’agit essentiellement, mais pas uniquement, des zones jouxtant les principaux fleuves et rivières (Fig.6) du nord (Oueds Medjerda, Meliane et leurs affluents), ou ceux du centre du pays (Oueds Zeroud, Merguellil, Nebhana, et leurs affluents). Ces oueds sont pourvus de barrages, et traversent ou contournent des villes relativement bien peuplées.

Une attention particulière devrait concerner Medjerda et son barrage de Sidi Salem, qui traverse de grandes villes, comme Jendouba ou Medjez ElBab, et qui se déverse en mer entre Tunis et Bizerte.

On peut espérer que nos Ministères de l’agriculture et de l’équipement, ainsi que toutes les parties prenantes, opèrent un audit technique sur tous nos barrages, s’assurent de leur bonne maintenance, et prennent toutes les mesures préventives pour faire face à d’éventuels risques d’inondations extrêmes. Notre planète est ainsi faite, à nous de s’y adapter !

Pour ce qui est de l’élévation du niveau de la mer, il est prévu que le réchauffement climatique, induisant une dilatation thermique des océans, qui s’ajouterait à la fonte accélérée de la calotte glaciaire, résulterait en une élévation du niveau marin d’au moins un (1) mètre d’ici la fin du siècle.

Plusieurs zones du littoral tunisien, sont actuellement déjà érodées par l’avancée de la mer, et plusieurs sebkhas tels que celle de l’Ariana, sont entourées de zones urbaines (Fig.7). Cette élévation continue du niveau marin, conjuguée avec des tempêtes extrêmes, pourraient causer des inondations de grandes ampleurs, dont les conséquences seraient désastreuses !

Fig 7

En conclusion, on peut dire que la Terre, notre planète, est une planète active depuis sa création il des milliards d’années, et que son climat a beaucoup changé et qu’elle a « soufflé le chaud et le froid », alternativement durant des cycles « glaciaires-interglaciaires » de plusieurs milliers d’années.

Les études géologiques et géochimiques indiquent que les températures moyennes planétaires, au niveau du sol atteignaient 18°C durant les périodes chaudes interglaciaires, et jusqu’à -6°C, durant le minimum glaciaire, et ce indépendamment du gaz carbonique « anthropique » !

Certains de ces phénomènes extrêmes, avaient coïncidé avec la disparition massive de certaines espèces, dont les dinosaures ! Ces études montrent aussi, une bonne corrélation entre la température moyenne et la concentration de l’atmosphère en gaz carbonique dans l’atmosphère terrestre.

Nous sommes actuellement en période chaude interglaciaire, qui affecte l’humanité dont la population est en constante augmentation, par certaines
manifestations extrêmes et souvent tragiques (inondations, sècheresses, canicules, …). L’humanité ne peut aucunement arrêter complètement ces phénomènes naturels, mais elle peut les atténuer au maximum, et surtout, elle se doit de ne pas les renforcer. Ceci ne pourra se faire que moyennant une solidarité internationale à tous les niveaux, y compris entre les « pays riches » et les pays les moins nantis. Sans verser dans le pessimisme, il en va de la survie de l’Humanité entière !


Par Ali Gaaya*: Les changements climatiques et les catastrophes naturelles: Que dit la géologie ? (1ère partie)

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