Cette hémorragie est avant tout symptomatique d’un profond malaise, d’un mal être même. D’un climat général délétère.
Contrairement à ce que se plaisent à dire ceux qui croient avoir le monopole du patriotisme, les meilleures opportunités professionnelles et financières à l’étranger ne sont pas la principale motivation des médecins partants. En revanche, l’avenir incertain et le climat liberticide le sont bien davantage.
Dégoût, douleur et révolte
« Un médecin tunisien est décédé en prison, une semaine après son arrestation et sa mise en détention préventive, pour une affaire liée à l’exercice médical, médecin arrêté avant tout procès, avant d’avoir eu la possibilité de se défendre, avant d’être jugé coupable, au bout de 30 ans de service. Les professionnels de la santé sont en colère. Dommage d’en arriver là, alors que nous sommes les premiers à demander et à applaudir la suprématie de la loi. Comment exercer un métier aussi délicat quand la sérénité fait défaut ? » , s’interroge Pr. Lamia Kallel, cheffe du service de gastro-entérologie à l’hôpital Mahmoud Maatri de l’Ariana .
L’exil forcé de ce que le pays a incontestablement de plus cher, son capital immatériel de santé, devra impérativement réveiller et les soulever les consciences.
Il ne s’agit pas de lâches coupables ou présumés coupables ayant fuient le pays pour échapper à la justice mais de ces bouses blanches dont on avait admiré l’absolu engagement au pires moments de l’épidémie du COVID 19…
1325 médecins ont quitté le pays en 2023. Combien le sont-ils à ce jour ? ! Il est grand temps de se ressaisir.
Jawhar Chatty
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