Politique

Par Jawhar Chatty : Le Oui et le Non des élites

Par Jawhar Chatty : Le Oui et le Non des élites

L’élite est étrangement silencieuse. A dix jours du référendum populaire, ce silence est franchement étrange.

L’élite, ou plutôt les élites. Il s’agit ici   précisément de faire un appel du pied à Radhi Meddeb qui , un jour, m’avait dit : en Tunisie, il y a une «  multitude d’élite ». Aujourd’hui, je crois comprendre un peu ce qu’il voulait par là dire.

Les élites. Oui. Qu’est-ce le Doyen Sadok Belaid et le polytechnicien Radhi Meddeb pourraient avoir en partage ? A priori, peu de choses.  Des idéaux, et un paquet de valeurs tout au plus ( !!!) . Le souci de la rigueur en toute chose, incontestablement. Le patriotisme aussi, mais c’est ici très mal à propos, tellement cela va de soi. Radhi Meddeb a été choisi par le président de la Commission chargée de «  réfléchir et de concevoir » une nouvelle Constitution pour une «  nouvelle République ». Dans le texte du  projet de Constitution  rendu le 30 juin au président Kais Saïd , l’empreinte  de Radhi Meddeb est absolument manifeste. Le chapitre I, juste après le préambule, est entièrement dédié à l’économie sociale, solidaire et inclusive.

Tout a été supprimé. Par qui ? Par le Président ? Son entourage ?

Mystère.

Toujours est-il que Radhi Meddeb, qui n’est pas à sa première déception, fait le choix du silence.

Le Doyen a dit haut et fort sa colère et sa déception. Sadok Belaid n’a toutefois jamais dit « Non », même lors d’un long, vilent et à charge entretien accordé au journal français le Monde.  

L’élite , les élites.  Certains ont eu le courage de dire « Non » et d’autres de dire « Oui ».

Des personnalités politiques et de la société civile ont pris position. Ils n’ont pas attendu de voir dans quelle direction va le vent ni d’attendre la fête du 14 juillet à la Résidence pour …prendre position.  Au risque de déplaire à ceux et celles qui sont passés maîtres de l’opportunisme et du… «  bon » positionnement.

Avec son truc du 25 juillet, son idée de nouvelle Constitution et de référendum, les Tunisiens, et tout particulièrement l’élite et les élites, devront se montrer tout de même reconnaissants à Kais Saïd. Jamais la société tunisienne n’a en effet été aussi si bouillonnante, un absolu signe de vitalité.

Les indécis et indécises font aussi partie du grand jeu démocratique. Demain, on  leur reprochera sans doute  beaucoup moins leur lâcheté que leur détermination à vouloir alors nuire.

Jawhar Chatty

 

 

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