Economie

Plan de développement : la ministre de l’Équipement voit grand et loin, très loin même

Plan de développement : la ministre de l’Équipement voit grand et loin, très loin même

Certains volets des programmes du Ministère de l’Equipement dans le cadre du plan de développement 2023-202 viennent d’être dévoilés il y a quelques jours. En effet, ces « programmes » qui s’étalent sur trois ans pour certains et beaucoup plus pour d’autres allant même à 2035 sont très ambitieux.

Il s’agit de l’amélioration de l’infrastructure des ponts et chaussées, du soutien à la construction durable, de la rationalisation de la consommation d’énergie dans le domaine du bâtiment et des travaux publics, et l’exploitation des énergies alternatives et renouvelables dans les projets publics, etc.

Réseau routier : 3325 km d’autoroutes et de routes rapides d’ici… 2035

En ce qui concerne le réseau routier, le Ministère envisage de développer un réseau d’autoroutes et de routes numérotées au niveau national et maghrébin afin d’atteindre 1 325 km d’autoroutes d’ici 2035, contre 671 km actuellement, et 2 000 km d’autoroutes, contre 700 km actuellement.

Les projets dans ce domaine comprennent l’aménagement de routes (largeur de 7,6 mètres) et pour atteindre 20 000 km à l’horizon 2035 (11 400 km à l’heure actuelle), et la facilitation de l’accès des zones rurales isolées au réseau routier numéroté par l’aménagement de pistes rurales de les faire passer de 26 000 km, actuellement, à 30 000 km à l’horizon 2035, avec la poursuite de l’étude sur la réalisation d’un guide de modélisation des ouvrages d’art pour les routes.

Protection contre les inondations

Dans le cadre de ce même plan, le Ministère travaillera à l’élaboration d’une stratégie visant à mettre en place des mécanismes de prévention, d’alerte et de protection contre les inondations sur tout le territoire national jusqu’à 2050.

Dans le domaine de l’habitat, les efforts porteront, selon le ministère, notamment sur la révision du Code de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire et de l’exemple directeur pour l’aménagement du territoire national, ainsi que sur l’adoption de la nouvelle politique nationale de la ville, qui s’inscrit dans le cadre de mise en œuvre du nouvel agenda urbain issu de la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable d’octobre 2016.

Logement social

Il s’agirait dans ce domaine d’offrir de logements sociaux, notamment la révision du système de financement du logement en fonction des moyens franges sociales concernées, notamment en élargissant le cercle des bénéficiaires…

La ministre, a-t-elle les moyens de ses ambitions ?

Bien très optimiste, le programme de développement 2023-2025 et son « extension » à l’horizon de 2035 semble peu réaliste voire même irréalisable à plusieurs niveaux.

Des logements sociaux en stand-by

En ce qui concerne le programme de logement social, il consiste à construire 30 000 logements sociaux dont 10 000 s’inscrivant dans le cadre du premier volet lié à la suppression des logements primitifs et à leur remplacement par des logements neufs, ou leur réaménagement, tandis que le second volet consiste à construire et mettre à disposition des familles des logements et des parcelles.

Toutefois, il semble que ce dossier lancé il y a 10 ans, fait encore du surplace, laissant des milliers de familles dans la souffrance. Et ce malgré la promulgation d’un décret présidentiel publié au Journal officiel n ° 28 du 15 mars 2022, en vertu duquel un Comité de pilotage du programme de logement social a créé, et présidé par le ministre du logement pour suivre le programme et les travaux des comités régionaux dirigés par les gouverneurs.

Cependant, le dossier stagne toujours, malgré le fait que le retard de remise de ces logements sociaux coûte des dépenses exorbitantes d’entretien et de gardiennage, outre les problèmes, de vol et de vandalisme qui ont touché certains logements du programme.

Réseau routier déplorable

En ce qui concerne l’état de l’infrastructure en général et le réseau routier en particulier, la situation est déplorable. Les crevasses, les trous et autres obstacles visibles et moins visibles truffent les routes du pays et rendent la circulation routière un vrai calvaire. Dans certains cas, la route incarne – à elle seule – un véritable péril permanent pour la vie des passants et des automobilistes.

Outre ces plaies béantes, en guise de ralentisseurs, les dos-d’âne non signalés causent des dommages fréquents, surtout la nuit, étant indétectables jusqu’au dernier moment. Il fallait de toute évidence et selon les règles de bon sens, réaménager ces routes d’abord avant toute extension afin de les rendre praticables, éliminer les points noirs causant des dizaines de morts et blessés et veiller à entretenir les autoroutes existantes. A propos des dos d’âne anarchiques, la ministre de l’Équipement et de l’Habitat, Sarra Zaafrani a annoncé en octobre 2022 que son département a décidé de désinstaller tous les dos d’âne non conformes aux normes et ce dans toutes les régions du pays. Toutefois, les automobilistes attendent encore l’application de cette décision.

Entre temps, la comptabilité macabre des dégâts causés par les points noirs, crevasses et dos d’âne continue de tourner à plein régime. Il convient de noter que les différentes estimations confirment que les pertes résultant des accidents de la route représentent 5 à 6 % du produit national brut, selon ce qui a été confirmé par le ministre de l’Intérieur Tawfiq Charfeddine aujourd’hui, vendredi 6 janvier, lors de la 14e session du le Conseil national de la sécurité routière.

Bref, vu le désastre économique et social que vit le pays et vu l’état de léthargie que vit l’administration surtout, il est difficile de réaliser de tels programmes, même avec toute la bonne volonté du monde.

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