Des responsables du ministère du Commerce et de l’Appui aux exportations ont tenu hier mardi 23 mars 2021 une conférence de presse où ils ont déclaré que les prix de certains légumes et fruits, s’inscrivaient à une hausse considérable au cours du mois de Ramadan prochain.
Sans évoquer aucune mesure pour remédier à la cherté de ces produits de consommation essentiels qui sont sous l’emprise, depuis une longue période, de gangs spécialisés dans la spéculation sur leur prix et circuits d’approvisionnement, les responsables se sont contentés d’imputer l’envolée des prix à la coïncidence du mois de Ramadan avec la période d’intersaison.
Le directeur de l’approvisionnement et des prix au ministère du Commerce, Ramzi Trabelsi a prévu, dans ce cadre, une volatilité de l’approvisionnement et des prix des tomates et des piments, puisque le commerce intérieur se limite en ces temps à la production des cultures sous serres d’une part, mais aussi en raison de la régression attendue de la productivité à cause de la pénurie des engrais chimiques d’autre part.
Le directeur a « oublié » que le ministère a toujours géré des stocks de régulation et renforcent constamment le contrôle économique au cours de Ramadan, mais ceci fait désormais partie de l’histoire ancienne.
Les responsables ont essayé d’être « convaincants » quant aux difficultés concernant la maîtrise des prix de l’oignon, des carottes, des navets, des pommes de terre, des choux-fleurs et accessoirement de certains fruits et des viandes rouges et blanches qui vont être rarement exposés sur les étals des maraîchers à cause de la fin de leur saison en avril. D’où l’augmentation de leurs prix.
Les explications des responsables sont tellement détaillées au point qu’il semble que le problème majeur des tunisiens est strictement alimentaire…
Coté ONG, le président de l’Organisation tunisienne pour l’orientation du consommateur, Lotfi Riahi a prévu lors d’une émission radio il y a quelques jours, que l’indice des prix augmentera avec l’approche du Ramadan. Il a souligné que les prix ont déjà augmenté de 10,3% pour les légumes, 8,2% pour la viande, 5,8% pour le poisson et le lait et ses dérivés et 5,7% pour les céréales, ajoutant que les prix de la viande rouge ne sont pas inférieurs à 30 dinars le kilogramme, l’équivalent de 9% du SMIG.
Certains observateurs ont mis en garde contre le danger d’une hausse vertigineuse des prix, compte tenu du manque de contrôle et de l’absence de transparence des circuits de distribution.
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