Affecté par une conjoncture instable le private equity a subi pour la troisième année constitutive une baisse d’activité, selon le dernier rapport de l’Association Tunisienne des Investisseurs en Capital (ATIC).
Ainsi, les approbations d’investissement ont enregistré en 2021 un repli de 12,6% pour s’établir à 380 millions de dinars (MD) contre 435 MD en 2020 et 478 MDT en 2019. Les capitaux investis ont subi le même sort en régressant à 335 MDT (soit -13,2% par rapport 2020) répartis sur 154 projets. Les SICAR’s ont accaparé en 2021 72,5% des investissements (soit 243 MD) suivi par les FCPR (24,2%). Bien que les investissements réalisés par Les fonds off-shore soient en nette amélioration, leur contribution reste limitée en raison notamment de la nature et de la taille des opportunités d’investissement.
Pour ce qui est des capitaux levés, le rapport indique que la situation se présente inversée. Les encours des capitaux levés se sont établis fin 2021 3 981 MD contre 3 306 MD en 2020 enregistrant ainsi une forte progression de 20% boostée par les fonds mobilisés par Les SICAR bancaires alors que le secteur du capital développement marque son entrée en 2021 avec 167 MD investis, en capital développement et occupe en 2021 la première place avec une part de 50% suivi par le capital risque (30%).
La troisième place est désormais occupée par le capital retournement qui a marqué son entrée en 2021 avec une enveloppe d’investissent de 68 MD répartis sur 20 projets. Cette nouvelle offre a été lancée pour répondre aux besoins des entreprises en difficultés qui montrent des perspectives de redressement.
Par ailleurs et d’après ATIC, les small-cap ont gagné en envergure. Les investissements de taille inferieure à 2 MD ont représenté en 2021 53% du total des investissements soit en progression de 12 points par rapport en 2020. Les investissements de taille comprise entre 2 et 5 MD ont également vu leur contribution augmenter pour passer de 17% en 2020 à 26% on 2021. D’un autre côté la part des investissements de taille supérieure à 20 MD a régressé à 11% en 2021 alors qu’elle représentait en 2020 le quart du total des investissements.
Par ailleurs, environ 50% des investissements réalisés seront effectués dans des entreprises ayant moins de 50 salaries et la part des investissements dans des entreprises à plus de 200 salariés par rapport au total des investissements se situe autour de 27%, note l’association.
Le capital investissement en Tunisie est régi par la loi n° 88 ‐ 92 du 2 août 1988 relative aux sociétés d’investissement telle que modifiée et complétée par les textes subséquents et notamment la loi n°2001‐83 portant promulgation du code des OPC et la loi n°2001‐91 du 7 août 2001 portant simplification des procédures spécifiques aux autorisations administratives délivrées par les services du Ministère des Finances dans les diverses activités qui en relèvent et la loi n°2003‐80 du 29 décembre 2003 portant loi de Finances pour l’année 2004.
Cette loi a été complétée et modifiée à deux reprises par la loi n° 95 ‐ 88 du 30 octobre 1995 portant dispositions fiscales relatives aux sociétés d’investissement et la loi n° 2008 ‐ 78 du 22 décembre 2008 portant modification de la législation relative aux sociétés d’investissement à capital risque et aux fonds communs de placement à risque et extension de leur champ d’intervention.
La dernière modification du cadre réglementaire a eu lieu en 2012 par le biais du décret-loi du 21 octobre 2011, portant modification de la législation relative aux sociétés d’investissement à capital risque et aux fonds communs de placement à risque et assouplissement des conditions de leurs interventions.
La nouvelle règlementation a permis d’apporter plusieurs améliorations notamment se rapportant aux SICAR et FCPR outre les progrès relatifs à chacun de ses deux leviers puisque le législateur a décrété deux cadres réglementaires différents.
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