Economie

Rapport – Pollution marine par le plastique : La Tunisie parmi les pires pollueurs du monde

Rapport – Pollution marine par le plastique : La Tunisie parmi les pires pollueurs du monde

« Mobiliser la connaissance, les politiques publiques et l’innovation pour améliorer les conditions de vie » est le titre d’un dossier qu’a consacré récemment par la Banque Mondiale (BM) à divers problèmes cruciaux relatifs à la pollution notamment celle liée à l’utilisation du plastique.

L’instance financière internationale indique que la fabrication des plastiques est simple et peu coûteuse et ils ont été l’un des grands moteurs du développement mais les déchets plastiques sont devenus une menace omniprésente pour la santé publique, les moyens de subsistance et l’environnement. Le plastique peut mettre des centaines de milliers d’années à se décomposer et fait déjà partie du registre fossile.  

Malheureusement, le problème concerne plusieurs pays du monde note la BM tout en soulignant qu’au cours des 60 dernières années, sur les 8,3 milliards de tonnes de plastique qui ont été produites dans le monde, seulement 9,5 % d’entre elles ont été recyclées. Les 7,5 milliards de tonnes restantes ont été laissées à l’abandon, elles s’accumulent au sol et obstruent les cours d’eau. En outre, la plupart des plastiques sont destinés à des articles à usage unique, ce qui signifie que leur utilité est très brève, mais que leur durée de vie est très, très longue. Enfin, il y a peu de choses que l’on puisse faire avec le plastique une fois qu’il est fabriqué.  

Aujourd’hui, la production de plastique dépasse de loin notre capacité à le gérer lorsqu’il devient déchet, et les quantités actuelles devraient tripler d’ici 2050, précise la BM et les effets néfastes de la pollution plastique touchent tous les êtres vivants dans tous les écosystèmes de la planète. Cette pollution est inéluctable et elle a des répercussions sur la santé, les moyens de subsistance et les conditions de salubrité des populations du monde entier.   

L’instance financière internationale assure que la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) est celle où la quantité de plastique consommée et déversée dans la mer est la plus élevée par habitant. En moyenne, les coûts annuels de la pollution marine par le plastique s’élèvent à 0,8 % du PIB et dépassent 2 % à Djibouti, en Tunisie et en République du Yémen. En outre, la Méditerranée, pourtant réputée pour ses attraits naturels, figure parmi les mers les plus polluées au monde.  

La Banque mondiale affirme qu’elle s’emploie à déterminer l’impact humain et économique de la dégradation du patrimoine naturel, à élaborer des mesures incitatives pour trouver des solutions, à renforcer les institutions et à réaliser des investissements stratégiques. Dans ce cadre, le récent rapport de la banque « Ciels bleus, mers bleues : Pollution de l’air, pollution marine par le plastique et érosion des côtes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord » souligne l’importance des actifs naturels « bleus » (air et océans) afin de quantifier le coût réel de la dépendance de la région à l’égard des industries émettrices de gaz à effet de serre. 

Les stratégies préconisées par la BM dans les domaines des politiques publiques, des financements et de la participation citoyenne couvrent divers secteurs et visent à renforcer les capacités régionales existantes pour la gestion des déchets, tout en travaillant en parallèle à la mise en place d’une économie circulaire qui passe notamment par un soutien à la recherche sur les substituts au plastique et le recyclage afin d’en favoriser la réutilisation. Ces solutions multisectorielles sont présentées selon des horizons temporels plus ou moins longs, traçant ainsi une vision claire pour un avenir bleu dans la région.  

Malheureusement pratiquement toute la Tunisie s’écroule sous des millions de tonnes de plastique. D’ailleurs, des chiffres publiés à un rapport du Fonds Mondial pour la nature (World Wildlife Fund / WWF) paru en juin 2019 montrent que 20% de la totalité des déchets plastiques produits en Tunisie sont rejetés dans la Nature…

Ce type de déchets constitue un vrai problème national et pour cause, la pollution plastique cause, d’après le rapport, une perte annuelle considérable à l’économie nationale de l’ordre de 20 millions de dollars soit l’équivalant de 60 millions de dinars.

 

Le rapport reproche à la Tunisie que les autorités ne disposent pas d’une politique de gestion des déchets. Vu le risque de ce fléau, Le WWF insiste sur l’importance du lancement de campagnes continues de sensibilisation.

Toujours, d’après le Fonds mondial pour la nature, même si la production de plastique est négligeable en Tunisie par rapport à d’autres pays méditerranéens, la Tunisie occupe la quatrième place dans la consommation de produits en plastique. C’est ainsi que la Tunisie enregistre, à ce titre, des pertes économiques considérables.

Le rapport indique qu’une faible partie de tous les déchets est recyclée, d’autre demeure non collectée et le reste afflue à la mer Méditerranée. Sachant que 80% de la pollution qui est d’origine marine revient pratiquement dans les terres. Il est évident donc que dans une dizaine d’années toutes les plages et les bords seront pollués. Ces déchets de plastique affectent essentiellement et avant tout la nature et nuit à la santé. 

Selon le WWF, les effets de la pollution plastique sont inquiétants. Ils touchent d’abord la chaîne alimentaire et donc le contenu des assiettes des consommateurs. Le plastique constitue également un problème au niveau des sols et sédiments mais aussi des plantes.

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