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Réhabilitation des quartiers anarchiques : 800 mille tunisiens en bénéficieraient !

Réhabilitation des quartiers anarchiques : 800 mille tunisiens en bénéficieraient !

La Tunisie organise, les 22 et 23 décembre courant, la 6ème édition du Congrès Arabe de l’Habitat. Il aura pour thème « les politiques et les stratégies de développement des zones anarchiques et de lutte contre leur expansion ».

Kamel Doukh, ministre de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Infrastructure, a déclaré dimanche 13 décembre 2020 que ce congrès vise à établir un état des lieux de la situation de l’habitat anarchique, à évaluer les programmes réalisés pour y pallier et à affiner les politiques de lutte contre sa propagation, Il a indiqué que la lutte contre l’habitat anarchique est une priorité.

Il a, à cet égard, fait savoir que la Tunisie présentera, à cette occasion, son expérience en matière de lutte contre les constructions anarchiques et l’adoption d’une nouvelle approche en la matière.

Le ministre n’a pas oublié, comme ses prédécesseurs, d’affirmer que la Tunisie dispose de plusieurs programmes dans ce domaine en évoquant un programme d’intervention via l’Agence de Réhabilitation et de Rénovation Urbaine (ARRU) pour la réhabilitation de près de 155 quartiers, sur tout le territoire national, dans lesquels résident 800 mille habitants, à un coût estimé à 611 millions de dinars, soit 185 millions d’euros, une somme qui couvre à peine les frais de création d’une réseau d’assainissement dans un seul quartier populaire.

Indépendamment du fait que le ministre sait pertinemment que son ministère n’a pas les moyens matériels de ses « ambitions », il y a lieu de rappeler que d’importants efforts ont été déployés dés le début des années 1970 dans le cadre de programmes de promotion des quartiers populaires.

Un grand projet a été lancé, à cet effet, en 2007 et était destiné à l’amélioration des conditions de vie des habitants et à la promotion des activités productives dans ces quartiers, ce programme portait un intérêt majeur aux grandes villes.

Ce dernier a concerné 82 quartiers, répartis sur 34 communes et s’est consacré à l’amélioration de l’infrastructure et à la projection des équipements socio-collectifs afin de dynamiser ces quartiers et d’améliorer les conditions de vie des habitants en améliorant leurs revenus à travers la projection d’activités productives.

Malgré ces efforts, à partir de 2011, un contexte général de laisser-aller commence à marquer la vie des tunisiens où les autorités publiques n’exerçaient plus aucun contrôle.

Le ministère de l’Equipement et les collectivités locales ne peuvent plus contrôler l’urbanisation étant donné que les conseils municipaux qui sont chargés de la délivrance du permis de bâtir n’exerçaient pratiquement plus leurs missions.

Cette situation a provoqué la prolifération des quartiers anarchiques dans un contexte d’absence de contrôle et de suivi. Si la part des logements anarchiques était de 28 % avant 2011, elle est passée à 46% après 2011 avec 1400 quartiers anarchiques à travers tout le pays constituant ainsi des réservoirs d’exclusion sociale, de montée de l’extrémisme et de toute sorte de criminalités.

L’extension urbaine anarchique et clandestine est un phénomène complexe qui découle de plusieurs causes d’ordre économique, social et culturel. Le déséquilibre de la croissance ou ce qu’il en reste, le ravive largement.

Aujourd’hui,  en l’absence de toute politique publique pour une lutte effective contre l’habitat anarchique, le paysage urbain est entaché par des habitations laides et insalubres.

Ces espaces et ces habitations anarchiques génèrent plusieurs problèmes compte tenu des charges logistiques, matérielles et des interventions pour les réhabiliter.

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