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Rwanda-Présidentielle : 99,15% des voix contre 98,63% en 2017, qui dit mieux?

Rwanda-Présidentielle : 99,15% des voix contre 98,63% en 2017, qui dit mieux?

C’est à se demander si organiser des élections au Rwanda a encore un sens, tant la popularité du tout-puissant président Paul Kagame écrase tout et tout le monde depuis 30 ans. A part son score face à des candidats inexistants (pourtant ils se donnent du mal pour taper dans l’oeil et les oreilles des électeurs) il n’y a aucun suspens. Donc sans surprise c’est encore l’homme fort du pays qui émerge dans les résultats partiels de l’élection présidentielle du 14-16 juillet 2024. Le chef de l’Etat sortant avait gagné le précédent scrutin avec 98,63% des voix, il a fait encore mieux cette année…

99,15%, c’est son score – et ça pourrait encore monter ! –  après que 78,94% des bulletins de vote ont été dépouillés, a annoncé la Commission électorale nationale (NEC) hier lundi 15 juillet. Frank Habineza, du Parti démocratique vert du Rwanda et Philippe Mpayimana, candidat indépendant, les seuls qui ont été autorités “à affronter” le Guide suprême, décochent respectivement 0,53% et 0,32% des voix.

Donc le Rwanda file droit vers un 4e mandat de Kagame et l’écrasante majorité des citoyens ne s’en plaindront pas tant les réalisations de leur leader donnent satisfaction : Lutte contre la corruption, infrastructures de haut niveau, systèmes de santé et d’éducation, etc. «Les élections qui vont arriver après-demain, je les considère comme déjà conclues. C’est pourquoi je veux me concentrer sur la suite, c’est pourquoi je veux me concentrer sur le renforcement de notre sécurité, c’est pourquoi je veux plutôt parler de nos efforts pour poursuivre la croissance économique, c’est pourquoi je parle de bonne gouvernance basée sur la liberté de choisir, et de démocratie», confiait le président lors de son meeting à Kigali samedi dernier, cité par RFI.

En 2003 un amendement de la Constitution a fait sauter le verrou de la limitation des mandats. Depuis rien ni personne ne peut arrêter cet ancien chef rebelle qui a mis un terme au génocide de son ethnie, les Toutsi (quelque 800 000 morts) et imposé une réconciliation nationale. Depuis cette sombre page de leur histoire il est interdit aux Rwandais de parti d’ethnie, de tribu ou de clan, ils ne font qu’un. C’est cette direction éclairée qui vaut à Kagame une aura prophétique…

Les voisins en République démocratique du Congo (RDC) ne partagent pas cet enthousiasme, la tension est extrême entre les deux pays depuis juin 2022, depuis que les Congolais ont formellement accusé Kigali d’armer les rebelles du M23 (Mouvement du 23 mars) pour semer la mort et la désolation à l’est du pays. Le président Kagame, accusé aussi de faire main basse sur les richesses de la RDC, nie en bloc. Evidemment les Rwandais qui viennent de voter font peu cas de ces considérations, ce qu’ils regardent ce sont les progrès de leur pays, son modèle de développement, sa croissance économique, ses prouesses technologiques, l’appétit des investisseurs étrangers, etc.

Le Fonds monétaire international (FMI) prédit une croissance de 7,5% en 2024 contre 6,2% en 2023. C’est ça que les électeurs rwandais ont plébiscité dimanche dernier et confirmeront aux législatives, organisées en même temps que la présidentielle. Le reste, tout le reste, les Rwandais le laissent volontiers à leur président et il en sera ainsi tant que le sauveur de la patrie aura la force de conduire la destinée de son pays, même si c’est avec une main de fer dont se plaignent les opposants du régime…

 

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