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Syrie : al-Assad s’exprime pour la première fois depuis sa fuite, les dits et non-dits…

Syrie : al-Assad s’exprime pour la première fois depuis sa fuite, les dits et non-dits…

Le dictateur syrien déchu, Bachar al-Assad, est sorti du bois ce lundi 16 décembre pour commenter la chute spectaculaire de son régime, en à peine 10 jours alors qu’il a tenu le pays d’une main de fer durant 23 ans (plus les 30 ans de son papa, dont le tombeau a fini en cendres). Mais l’ex-président syrien a surtout commenté son départ précipité vers Moscou, sa fuite pour dire les choses telles qu’elles sont. Al-Assad ne voudrait pas que les générations futures retiennent de lui qu’il a lâchement déserté le pays alors que les rebelles filaient vers son palais, alors pour l’Histoire il prend la parole…

Il l’a fait à travers un communiqué, diffusé sur la chaîne Telegram de la présidence. «Mon départ de Syrie n’était pas planifié et n’a pas non plus eu lieu durant les dernières heures de la bataille, contrairement à certaines allégations (…). Alors que la base était sous le feu intense des drones, sans moyen possible de quitter la base, Moscou a demandé aux commandants sur place d’organiser une évacuation vers la Russie le soir du 8 décembre», a argué al-Assad.

Il soutient qu’il s’exprime pour tordre le cou à «des torrents de fausses informations et de fausses histoires loin de la vérité». Ça s’arrête là, il n’évoquera pas les horreurs dans ses prisons et ces scènes atroces que le monde entier a vues, il ne commentera pas les scènes de liesse après son départ vers un exil doré, il ne parlera pas des accusations lourdes sur l’énorme masse d’argent générée par le trafic de drogue ni les montages financiers que son épouse aurait orchestrés pour planquer les avoirs détournés. Il ne dira pas un mot sur l’appétit de ses amis d’hier – la Turquie surtout – pour “la Syrie libérée”…

Pas un mot de plus. Il se bornera à tirer en direction des nouveaux maîtres de Damas : le pays est «tombé aux mains des terroristes». Comme si al-Assad aussi n’était pas un terroriste, peut-être le plus grand du 21ème siècle, avec son acolyte le président russe Vladimir Poutine et leur demi-million de morts depuis 2011.

Ce qui intéresse al-Assad c’est son propre récit, pour y greffer le héroïsme, la bravoure et la romance que personne n’a vus à la date fatidique du 8 décembre 2024. Il sera très difficile de contrer la version servie par la très sérieuse agence Reuters dimanche dernier. D’après l’organe de presse, sur la base des témoignages d’une douzaine de sources du dernier cercle, l’ex-président syrien n’avait partagé avec personne ses plans pour sortir du pays…

Selon un commandant qui avait assisté à la réunion avec des responsables de l’armée au ministère de la Défense, jusqu’à la dernière minute al-Assad soutenait devant ses hommes que la Russie allait bientôt frapper…, comme en 2015.

Il a dit qu’il est parti de Damas le dimanche 8 décembre au petit matin pour rallier Lattaquié et sa base russe de Hmeimim, la suite ce sont les événements qui le lui ont dicté, affirme-t-il. Alors dans ce cas qu’il aille jusqu’au bout en commentant la vingtaine d’appartements de luxe qu’il aurait acquis avant de prendre le large. Nous ne faisons aucune déclaration péremptoire, nous disons juste que les Syriens qu’il a laissés derrière et surtout ceux qui lui sont restés fidèles jusqu’à la dernière seconde aimeraient savoir, ils en ont le droit.

 

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