Le langage adopté par le président de la République, à l’égard de ses adversaires est, on ne peut plus explicite. Il est en train de les montrer du doigt, et de leur dire leurs quatre vérités en face de tout le monde. Il lui arrive, même, parfois de les menacer en leur rappelant ce qu’il est capable de leur faire, et ce qu’il leur réserve, de par la loi, et dans le cadre de la constitution.
Mais dans ce langage, il garde, toujours, la correction de ne pas citer de noms ou de parties bien déterminée. Sauf que cette correction risque de le faire basculer, à chaque discours ou à chaque allocution, dans la généralisation. Pour éviter de montrer du doigt les gens qu’il vise, dans le sens de respecter, un tant soit peu, leur dignité, il est, souvent, obligé de parler dans l’absolu, en se contentant de citer une corporation, un corps de métier…
Or, ce faisant, il risque de faire peur à toute la corporation, ou tout le corps de métier, de façon à ce que tous ses représentants ou membres risquent de devenir frileux et pourraient dans un souci de se préserver de la colère ou de la hargne du président, décider de s’abstenir d’agir alors qu’ils le devraient. Obéissant au dicton qui dit « qui ne tente rien ne se trompe pas » !
Cette stratégie pourrait, à la limite, mener au blocage de certains services de l’administration tunisienne, à force que la plupart des fonctionnaires préfèrent ne plus rien tenter, de peur de se tromper et de s’attirer, en conséquence, les foudres de Carthage.
Il serait, peut-être judicieux de tempérer un tant soit peu, le discours, en rassurant ceux qui n’ont rien à se reprocher, et en les encourageant, au contraire, à doubler d’efforts, pour faire leur travail, et celui des défaillants parmi eux !
Car le risque de tomber dans l’ankylose de l’administration est bien omniprésent, surtout que la plupart des ministres et chefs des départements savent qu’ils sont partants, ce qui fait qu’eux non plus, n’ont pas trop tendance à secouer et encourager leurs cadres !
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