On est d’accord que la Tunisie souffre d’un énorme trou dans son budget. Un trou colossal qu’elle n’arrive pas à combler, puisqu’elle comptait sur le FMI. Or ce dernier surenchérit en termes de conditions, au point qu’il en est arrivé à s’ingérer dans les affaires internes du pays, de façon scandaleuse.
Et comme les billets tardent de la part du FMI, et risquent de ne jamais arriver, à cause des positions hostiles des grandes puissances étrangères à l’égard de la Tunisie, le président de la République a bien fait de dire qu’avant de chercher les aides et crédits financiers à l’étranger, on ferait mieux de chercher à récupérer l’argent qui se trouve en Tunisie.
Mais il semble que ses conseillers ne lui sont pas d’une grande aide, puisqu’ils l’orientent vers de supposées sources de financements très aléatoires, et qui risquent de ne rien donner. Ils l’orientent vers le recouvrement de l’argent chez les hommes d’affaires, et ceux qui ont mis à sac le pays.
Si Saïed a, tout à fat raison d’insister pour récupérer les deniers pillés de l’Etat, ses conseillers auraient dû lui préciser que pour mobiliser cet argent, il allait falloir entrer dans des procédures, notamment, judiciaires sans fin, avec des résultats non garantis, puisque beaucoup d’hommes d’affaires ne sont plus aussi riches qu’il le croit, vu qu’ils ont été plumés par les dirigeants du pays, du temps de la Troïka.
Ce qui est curieux, c’est que les ministres et conseillers de Kaïs Saïed ne l’aient pas dirigé là où l’argent est rapide à récupérer. C’est-à-dire chez certains hommes d’affaires qui sont, soit en prison, soit à l’étranger, et qui ne demandent qu’à allonger l’argent en contrepartie d’une amnistie.
Sans oublier l’autre filon d’argent liquide en Tunisie, que tout le monde connait ? Tout le monde, sauf, peut-être, les conseillers du président, et qui est l’argent du marché parallèle. Car il ne faut pas oublier que çà représente presque la moitié du marché tunisien, avec, donc, presque la moitié de l’argent qui circule dans le pays, et que ces messieurs de la contrebande n’hésitent plus à exhiber en plein jour, sous formes de biens immobiliers, cafés, restaurants, ou voitures de grand luxe.
Voilà, où on pourrait trouver l’argent rapidement, et sans trop de procédures qui risquent de s’éterniser.
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