Malgré le profil bas affiché par la plupart de ses dirigeants, malgré les histoires qu’ils ne cessent de raconter en rapport avec de profonds désaccords, au sein du parti, et de la constitution d’un front de la jeune garde, pour contrer les anciens, malgré les pseudo-mea-culpa aux quels ils ne cessent de faire allusion, les nahdhaouis ne semblent pas aussi résignés que çà, par le sort que leur a réservé Kaïs Saïed et, derrière lui, la majorité écrasante des tunisiens. Et les connaissant comme on les connait, il n’est nullement envisageable qu’ils se laissent balayer de la sorte, sans tenter un ultime coup de baroud. Un coup de baroud dans lequel ils espèrent compter sur leurs partisans, sur leurs alliés à l’étranger, mais, aussi, sur les « jeunes qui leur font rappeler leur jeunesse ».
Et, curieusement, depuis deux jours, on commence à voir pointer à l’horizon, une menace qui ne saurait passer inaperçue, et qui devrait être prise au sérieux.
En effet, depuis deux jours, voire un peu plus, les nombreuses pages facebook, connues pour leur proximité des islamistes, sont en train de mobiliser certaines régions du pays. Des régions connues pour être les réservoirs électoraux classiques des islamistes, et pour être sur des barils de poudre, en relation avec des dossiers sociaux et économiques laissés en suspens, depuis des années.
Ainsi, on entend, de plus en plus, depuis deux jours, parler du projet de la zone franche de Ben Guerdene, que ces pages sont en train de rappeler au bon souvenir des citoyens de la région, en les appelant à insister pour la réalisation immédiate de ce projet, et les avertissant de l’intention de l’Etat d’abandonner ce dossier.
Comme par hasard, une autre région est en train de se réveiller. Un réveil qu’il est difficile de croire spontané, puisqu’il est répercuté, et véhiculé, de façon hyper massive par des pages pro Ennahdha. Et c’est la région de Tataouine, puisqu’après des mois de sommeil, le fameux porte parole des protestataires d’Al Kamour, Tarek Hadded, est réapparu pour interpeller, pour le moment, assez gentiment, Kaïs Saïed pour qu’il active les accords signés auparavant, très curieusement, sous la direction d’un ministre d’Ennahdha, alors, Imed Hammami. Alors qu’il sait, pertinemment, que l’Etat n’a pas les moyens, en ce moment de le faire.
Et, très curieusement, la région de Thala a l’air de reprendre du poil de la bête, avec la multiplication des protestations, toujours véhiculées par les mêmes pages de propagande d’Ennahdha, suite à la nomination par Kaïs Saïed d’un officier supérieur au poste de directeur général des unités d’intervention. Ces pages assurant que cet officier est coupable d’avoir tué les martyrs de la région en 2011.
Tout ceci laisse croire qu’une certaine machine au niveau d’Ennahdha serait en train de bouger et de faire bouger certaines régions sensibles du pays et qui, surtout, leur sont acquises, histoire de donner su fil à retordre à l’Etat, dans ces zones frontalières, et en ce moment précis où les informations en rapport avec des groupements d’éléments terroristes de l’autre côté des frontières, sont de plus en plus pressantes.
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