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Tunisie – Interview De Hichem Mechichi : L’Etat et la gestion de la crise du covid19

Tunisie – Interview De Hichem Mechichi : L’Etat et la gestion de la crise du covid19

Le chef du gouvernement, Hichem Mechichi a accordé ce dimanche soir, sa première interview, depuis sa prise de fonctions.

Il a abordé le sujet de la gestion de la crise de la Covid-19, par son équipe et par celle de son prédécesseur.

Il a assuré que contrairement à ce qu’on croit, la Tunisie n’a pas vécu deux vagues de l’épidémie, mais des variations en intensité de la même flambée.

Il a précisé que si le gouvernement précédant avait confiné le pays, à l’instar des autres Etats, cette solution n’en est plus une en ce moment où il est inutile de confiner le pays, alors que les contagions se font localement. Du moment qu’on doit coexister avec le virus, il ne s’agit plus de décider des mesures préventives, mais des mesures à long terme.

En réponse à la question de savoir s’il n’y a pas eu de mauvaise gestion de la crise par l’Etat et par le ministère de la Santé, Mechichi a répondu que cette gestion n’était pas évidente et qu’il fallait trouver un équilibre entre l’intérêt sanitaire du tunisien et l’intérêt économique et social de la Tunisie. Le chef du gouvernement s’est désengagé de toute responsabilité en affirmant que l’Etat ne faisait qu’appliquer les mesures décidées par le comité scientifique de lutte contre la Covid.

Il a ajouté qu’actuellement la lutte est la responsabilité de tout le monde, puisqu’il n’y a d’efficace que les gestes barrière qui sont du ressort de tous, l’Etat pour les instaurer et les contrôler et le citoyen pour les exécuter.

Mechichi a dénoncé une gestion inadéquate des ressources mobilisées par le fonds 1818, puisque, a-t-il précisé, au moment de sa prise de fonction, pratiquement aucune somme conséquente n’avait été dépensée, car les responsables de ce fonds se sont laissés enfermer par la bureaucratie ankylosée.

Il a précisé que s’il y a eu défaillance, il serait normal de demander des comptes aux responsables, comme çà a été le cas en France, dernièrement.

Pour ce qui est des actions entreprises par son équipe depuis son avènement, Mechichi a assuré qu’un effort considérable a été consenti pour fournir des lits de réanimation supplémentaires et du matériel. Il en est de même, a-t-il ajouté, pour le recrutement de personnels soignants d’appoint, pour lequel un budget conséquent a été dédié.

Mechichi a ajouté que l’Etat est en guerre contre cette maladie, c’est pourquoi les méthodes à utiliser doivent être exceptionnelles face à une situation inédite. Il a ajouté que les décisions doivent être à la hauteur du péril et s’il faut passer à la réquisition des cliniques privées, il n’hésiterait pas à le faire, car l’Etat doit se tenir au côté du citoyen dans de telles circonstances.

Pour le moment, a précisé Mechichi, l’Etat est toujours capable de fournir les lits de réanimation et l’oxygène dont les patients ont besoin. Si un malade ne trouve pas de lit , l’Etat prendra en charge son hospitalisation dans une clinique privée, a-t-il ajouté.

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