Economie

Tunisie : La BCT avait craint une inflation à deux chiffres en 2020

Tunisie : La BCT avait craint une inflation à deux chiffres en 2020

Marouane Abassi, Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) vient d’accorder le 27 courant une interview au site Global Capital, un relais médiatique mondial reconnu par les marchés financiers.

L’interview a porté sur plusieurs questions économiques et financières d’actualité en Tunisie. Le Gouverneur a passé en revue l’ensemble des indicateurs relatifs à la conjoncture globale du pays et a mis en avant l’orientation de la politique monétaire en Tunisie, indiquant qu’entre 2018 et 2019, la BCT a relevé trois fois le taux d’intérêt de 275 pb. Cela a contribué, selon Abassi, à renforcer la crédibilité de la politique monétaire, la valeur du dinar tunisien et a finalement fait baisser l’inflation de 1,6%.

Cependant, l’année dernière pendant la crise du Covid-19, il a indiqué que l’institut d’émission a baissé le taux à deux reprises d’un total de 150 pb. À ce jour, l’inflation est d’environ 4,8%, ce qui est inférieur au taux attendu. Le Gouverneur a souligné que les autorités monétaires craignaient que ce taux n’ atteigne une zone à deux chiffres. Par conséquent, il a été décidé qu’il n’y aura pas d’autres augmentations des taux d’intérêt.

Quant à la soutenabilité et la restructuration de la dette avec un ratio d’endettement de près de 90% du PIB, d’après Global Capital, le gouverneur a précisé que les autorités tunisiennes ont entamé les discussions avec le FMI et la Banque mondiale concernant les domaines de l’assistance technique, y compris l’assistance sur le taux de change et la gestion des réserves. Un domaine de discussion important est celui des subventions. Les subventions – à l’électricité, l’eau et même les produits de base – créent un énorme problème pour le pays, selon Marouane Abassi. Pour cette raison, il est envisagé de restructurer cinq entreprises publiques différentes, avec la participation de la BCT.

En ce qui concerne la question des besoins de financement à combler cette année, l’objectif ultime, d’après le Gouverneur est de garantir un programme durable du FMI.

Si le pays obtient cela, il pourrait avoir une meilleure visibilité dans les trois ou quatre prochaines années en ce qui concerne les investisseurs internationaux qui s’intéressent à la Tunisie. Il n’est pas juste d’aller sur les marchés financiers internationaux, pour le moment puisqu’il est possible de procéder à l’émission d’obligations garanties cette année et reconduire celles reçues auparavant, a déclaré Abassi à Global Capital. Il a affirmé qu’un milliard de dollars (2,75 milliards de dinars) de dette auprès des États-Unis devra être réglée en juillet et août. Pour cela les pouvoirs publics essayent d’obtenir une approbation pour avoir de nouveau le même montant. Ce sujet sera discuté davantage lors de la prochaine réunion qui sera tenue à Washington, début mai.

Il est a noté que Global Capital a évoqué largement la situation des finances publiques tunisiennes, lors de l’interview, mettant l’accent sur l’accumulation de l’endettement avec un ration de 90% du PIB tout en rappelant que certains spécialistes se demandent si la Tunisie serait dans un processus de restructuration de la dette. Marouane Abassi, a déclaré que le pays avait l’intention d’obtenir de nouveaux financements du FMI comme condition préalable à l’entrée sur les marchés des capitaux et a écarté cette éventualité.

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