Economie

Tunisie – L’adoption des réformes réduirait le déficit budgétaire à 5,2% en 2023 et 4,7% en 2024 (BAD)

Tunisie – L’adoption des réformes réduirait le déficit budgétaire à 5,2% en 2023 et 4,7% en 2024 (BAD)

Les moteurs structurels du déficit budgétaire de la Tunisie sont liés à la masse salariale, aux subventions et au service de la dette qui absorbent les deux tiers des dépenses totales en 2022, alors que la part de l’investissement public n’est que de l’ordre de 10%.

Le déficit budgétaire a atteint un niveau historique de 8,7% du PIB en 2020 sous la pression des besoins de financement générés par la pandémie de COVID-19. Il a ensuite été ramené à 7,6% du PIB en 2021 et à 6,8% en 2022. La mise en œuvre du Plan national de réforme du gouvernement devrait permettre d’améliorer les équilibres macroéconomiques et de réduire davantage le déficit budgétaire à 5,2% en 2023 et à 4,7% en 2024 et ce, selon le rapport annuel publié par la Banque Africaine de Développement (BAD), les Perspectives économiques en Afrique du Nord en 2023, sous le thème général : « Mobiliser les financements du secteur privé en faveur du climat et de la croissance verte en Afrique ».

Reprise économique

Le rapport prévoit une croissance de 1,9% de l’économie en 2023 et de 2,8% en 2024 tout en indiquant que la Tunisie fait également face à une inflation élevée, avec des taux atteignant 8,3% en 2022 et qui devraient augmenter à 9,2% en 2023. En plus de la forte inflation, la hausse des taux d’intérêt et la faible croissance économique ont détérioré la qualité des portefeuilles du secteur bancaire, fortement exposé au risque souverain tunisien (noté CCC+ par Fitch et Caa2 par Moody’s).

Le FMI (2022) a estimé que la trajectoire de la dette en Tunisie n’est pas viable à moins que les autorités n’adoptent un programme de réforme structurelle solide et crédible, d’après le rapport de la BAD ajoutant que l’accès du pays aux marchés financiers internationaux est restreint et plusieurs agences de notation ont encore abaissé la note souveraine de la Tunisie en 2022 et 2023.

Réagir face à la sècheresse

On rappelle, à cet égard, qu’en octobre 2022, la Tunisie a conclu un accord avec les services du FMI sur un paquet de sauvetage de 1,9 milliard de dollars sur 48 mois, qui serait le troisième programme majeur du FMI dans le pays depuis 2011.

Toutefois, en juin 2023, le programme devait encore être approuvé par le Conseil d’administration. Face à la sécheresse de 2022-23, la BAD recommande la prise par les autorités tunisiennes de mesures urgentes pour garantir la disponibilité des céréales, des engrais et des hydrocarbures, notamment en constituant des stocks de sécurité.

Rééquilibrage structurel

Aussi, l’institution panafricaine appelle au rééquilibrage des choix et à l’accord de la priorité à la question de la reprise économique durable. Les politiques structurelles peuvent jouer un rôle essentiel en s’attaquant aux contraintes du côté de l’offre, en encourageant la productivité et en renforçant la compétitivité.

Également, les réformes structurelles peuvent inclure des mesures visant à améliorer les infrastructures, à accroître la flexibilité du marché du travail et les compétences de la main-d’œuvre, à promouvoir le commerce et l’investissement et à améliorer le climat des affaires.

Ces réformes permettent, selon le rapport de la BAD, de réduire les coûts de production, d’augmenter la production et de stimuler la croissance économique tandis que la diversification économique et la transformation structurelle sont impératives dans la plupart des pays d’Afrique du Nord, pour limiter leur vulnérabilité aux fluctuations des prix sur les marchés internationaux.

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