Jamais, de l’histoire de la Tunisie, la jeunesse et ce qui y a trait, n’a été aussi négligé par l’Etat, sensé être le protecteur de la jeunesse et de ses acquis. Ce qui est d’autant plus navrant que l’Etat ne cesse de marteler qu’il tire sa force de la jeunesse et de ses choix.
Or quand on donne autant d’importance à la jeunesse et aux jeunes, on ne saurait se permettre de bafouer leurs droits et acquis de la sorte. Et il n’y a pas meilleure preuve pour l’estime dans laquelle l’Etat tient sa jeunesse, que le sort qu’il réserve à l’un de ses plus grands acquis, les espaces qui lui sont dédiés et qui leur ont été offerts depuis des décennies, paradoxalement, pendant « les années de plomb », dont les salles de sports, que les anciens dirigeants se sont donné un point d’honneur d’ériger dans toutes les régions du pays.
Ces lieux, jadis temples de la jeunesse et autant de pépinières pour révéler les prodiges dans tous les sports, sont devenus des espaces utiles à tout sauf au sport. Ils ont servi d’hôpitaux de fortune, de centres de vaccination, et plus récemment, Ô outrage, de marchés de légumes.
C’est, entre autres le sort qu’a connu une salle de sports à Ben Arous, que le gouverneur de la région a cru bon de transformer en marché de fruits et légumes. Il ignore, peut-être que cette salle a coûté une fortune au contribuable, et que son parquet, qui est, en ce moment, même, malmené par des brouettes des étals métalliques, des chaussures sales et inadaptées des « consommateurs », coûte une fortune pour son installation et son entretien.
Et dire que l’Etat se targue d’avoir choisi ses gouverneurs parmi les jeunes des régions !
Est-ce que les lieux adaptés à ce genre de commerce éphémère sont si rares pour qu’on se permette de priver les jeunes de leurs acquis et de saccager des biens si chèrement conquis ? Ou est-ce la nouvelle manie de l’Etat qui refuse d’utiliser ses méninges pour trouver les solutions adaptées et penche, plutôt, pour les solutions de facilité aux conséquences désastreuses ?
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