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Tunisie : Les médias dans la tourmente

Tunisie : Les médias dans la tourmente

Le 7 juin, l’affaire de la cession de la radio Shems Fm a connu un nouveau rebondissement. Un appel interjeté contre la décision de cession de la radio a été lancé pour suspendre cette opération qui s’inscrit dans le cadre de la liquidation de cette entreprise médiatique. Celle-ci fait partie des biens confisqués et confrontée depuis des années à des difficultés financières.

Le cas de Shems FM n’est pas le seul dans le paysage médiatique tunisien. Le personnel de la chaîne privée Attessia a observé mi-mai 2023 un mouvement de protestation. Des employés ont organisé une grève générale pour réclamer salaires et indemnités.

Ces deux cas illustrent parfaitement l’ampleur de la crise à laquelle fait face l’audiovisuel. Dans la presse écrite, la situation est encore pire dans certaines entreprises.

C’est la raison pour laquelle le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a réagi hier pour se mobiliser en faveur d’un secteur en pleine crise financière. Le SNJT a dénoncé le journalisme à moindre coût.

Une partie de la crise dans le secteur médiatique se résume dans le fait que les journalistes tiennent à leur métier et les éditeurs tiennent à leurs bénéfices, mais la baisse des revenus publicitaires et la hausse d’attrait des lecteurs aux réseaux sociaux comme sources d’informations sont actuellement au cœur de cette crise. Chaque jour apporte une nouvelle information qui la confirme.

L’ampleur de la crise a forcé le syndicat des journalistes à appeler la Présidence de la République et la Présidence du gouvernement à entamer un dialogue sérieux avec les représentants de la profession, et ce, afin de mettre fin aux atteintes aux droits des salariés, les licenciements abusifs…

La Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), organe clé de la régulation des médias en Tunisie, et le SNJT ont aussi convenu de mettre sur pied une cellule de crise dont la vocation essentielle est de suivre l’évolution du paysage médiatique et de répondre aux aspirations et préoccupations des journalistes.

Du côté des éditeurs, la Fédération tunisienne des Directeurs des Journaux (FTDJ) a, à maintes reprises, évoqué la situation du secteur de la presse écrite et électronique où des difficultés opérationnelles ont aggravé la situation notamment en termes de réalisation, impression et distribution.

Si la situation actuelle perdure et s’aggrave davantage, les grands perdants seront certes le pluralisme et la liberté d’expression et de la presse.

Le bateau est en train de couler !

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