Le slogan porté par le président de la République, depuis la période de la campagne électorale « Le peuple veut » (Achaâb yourid), a été le principe sacré autour duquel il a mené sa campagne et tissé ses programmes. Mais, malheureusement pour le peuple qui a cru en ce principe, il est évident que ce que le président est en train de faire est bien loin de ce que le peuple veut. Et le peuple a montré de façon véhémente qu’il n’a rien à cirer ni ddu système politique prôné par Saïed, ni sa nouvelle loi électorale, ni, encore moins, à son projet d’amnistie financière.
Ce que le peuple veut, en ce moment de crise, c’est pouvoir donner à ses enfants à manger à leur faim… C’est d’être assuré de percevoir son salaire à la fin du mois… C’est trouver chez l’épicier ce dont a besoin sa femme pour leur faire à manger… En bref, la priorité et les besoins du tunisien ont régressé à un niveau primaire, un niveau de besoins physiologiques. Ce qui l’a, complètement écarté de ses revendications sociales et politiques.
D’ailleurs, Kaïs Saïed devait comprendre le message du tunisien, et rectifier le tir. En effet, le tunisien sort pour faire la queue devant la boulangerie du quartier pour pouvoir ramener à ses enfants du pain, il sillonne son quartier et ailleurs, pour trouver de la farine, de l’huile, du sucre, des pâtes… Mais il ne sort pas pour participer à des manifestations politiques… Il ne s’intéresse plus à la politique, dégoûté comme il est… Il ne veut plus en entendre parler… Et le tunisien a la fâcheuse manie de mettre tout le monde dans le même sac… Ainsi, pour lui, tous les politiciens sont pareils, ceux d’avant et ceux d’après le 25 juillet. Et pour preuve de ce désintéressement, le tunisien n’a plus aucune envie de participer à la vie publique, et ne veut pas entendre parler de la consultation en ligne que Saïed n’arrive, décidément, pas à faire passer.
Donc, si le président veut, vraiment, faire ce que le peuple veut, il devrait mieux écouter ce peuple, et voir ce qu’il veut réellement. Le peuple lui a signifié, on ne peut plus clairement, que ce qu’il veut, avant tout, c’est sortir de cette crise et retrouver une certaine zone de confort, qu’il commence à regretter d’avoir quitté, sous prétexte de faire sa révolution !
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