Economie

UE-FMI : Ce que Tunis ne dira jamais l’Agence italienne Nova le déballe…

UE-FMI : Ce que Tunis ne dira jamais l’Agence italienne Nova le déballe…

Pour ceux qui en doutaient encore la Tunisie ne se débarrassera pas, en un claquement de doigt, du FMI et de ses réformes qui en terrifient plus d’un, et les accords paraphés avec l’Union européenne (UE) n’y changent rien, bien au contraire. D’ailleurs la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, l’a clairement signifié à la partie tunisienne et ça a été repris par la presse internationale. Bon, la chose n’a pas été ébruitée localement car, on le sait, le FMI n’est plus en odeur de sainteté en terre tunisienne, mais on aurait tort d’enterrer l’institution internationale. Un autre développement, à l’international, épaissit encore plus l’ombre du FMI sur Tunis…

On a appris, par le biais de l’Agence de presse italienne Nova, que le ministre italien de l’Économie et des Finances, Giancarlo Giorgetti, a conversé hier lundi 17 juillet avec la patronne du FMI, Kristalina Georgieva. Et devinez de quoi ils ont parlé, entre autres, en marge de la troisième réunion des ministres des Finances des pays du G20, en Inde ? Et bien de la Tunisie.

Plus précisément il a été question du programme d’appui aux réformes en Tunisie… les fameuses réformes, encore et toujours. Quand je vous disais qu’on ne se débarrassera pas comme ça de Mme Georgieva et de ses bons et loyaux services…

La Tunisie s’est permis de fermer la porte, partiellement, à l’épouvantail FMI, mais je ne vois pas comment elle pourrait réserver le même traitement à la très volontaire présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni. Pas après tout ce qu’elle a dit et fait pour aider Tunis à mettre la main sur l’aide budgétaire dont elle a tant besoin, en attendant le reste du milliard d’euros.

Les pénuries et les longues files d’attente pour le pain, le café et tout le toutim rappellent aux autorités tunisiennes qu’elles n’ont pas les moyens de leur politique, et encore moins de leurs ambitions, et qu’en conséquence il est peut-être temps de redescendre sur terre. Et ça tombe bien : les Européens facilitent la tâche à la Tunisie en venant vers elle, épouvantés par les vagues de migrants qui pourraient les ensevelir…

Bon, ça ce sont les fantasmes des Européens, mais rien n’interdit à la Tunisie d’en jouer et même d’en sur-jouer, et d’ailleurs c’est ce qu’elle fait, très habillement, même si personne ne le criera sur les toits. Normal, me direz-vous, on ne va pas dans un combat en exhibant toutes ses armes et tactiques, et l’état des finances du pays est devenu la mère des batailles.

Mais attention, les Européens ne sont pas dupes, il ne faut pas se méfier à la jovialité de Mmes Meloni, von der Leyen et de M. Mark Rutte, ils ne sont pas nés de la dernière pluie. Ils n’ignorent rien des atouts que Tunis cache dans sa manche. Les Européens le savent si bien qu’ils ont décidé de faire route avec le FMI pour s’assurer que leurs placements – car c’est bien ce dont il s’agit – ne seront pas engloutis par le trou béant qui a aspiré tout ce qui a été injecté en Tunisie depuis la dite Révolution.

Et on peut compter sur la poigne de Meloni pour y veiller. Et qui sait, peut-être que si la Tunisie joue le jeu et montre patte blanche l’Italie en fera davantage, du haut de son statut de présidente du G7 en 2024, une rencontre qui justement sera orientée vers les pays du Sud. Tunis ne peut pas se permettre de rater le coche…

 

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