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Ukraine : Le copain de Poutine fait une offre de paix, la même que la Chine…

Ukraine : Le copain de Poutine fait une offre de paix, la même que la Chine…

Il faut s’arrêter maintenant, avant que ne commence l’escalade. Je prends le risque de suggérer une cessation des hostilités“. Ça c’est le président de la Biélorussie, Alexandre Loukachenko, qui l’a dit dans un discours à la nation rapporté ce vendredi 31 mars. On ne sait pas si c’est le président russe, Vladimir Poutine, qui a mandaté son copain et unique allié en Europe pour tendre cette main ; on ne sait pas si c’est encore un coup de bluff pour faire diversion et préparer d’autres mauvais coups ; on ne sait pas si c’est une démarche sincère pour soulager le monde – et soulager aussi les troupes russes en grande difficulté sur le terrain – et éviter un glissement fatal vers les armes nucléaires…

Ce que Loukachenko ne dit pas

Une “trêve” en Ukraine et des négociations “sans conditions préalables” entre Kiev et Moscou, c’est ce que prêche Loukachenko. Il est d’avis qu'”il est possible – et il le faut – de régler toutes les questions territoriales, de reconstruction, de sécurité et autres à la table des négociations sans conditions préalables“.

Comme l’a dit Poutine à moult reprises le président biélorusse a affirmé que l’appui militaire des Occidentaux risque de faire basculer le monde dans une guerre incontrôlable. La Chine a dit la même chose en janvier dernier

Mais ce que ne dit pas Loukachenko, lui et son mentor russe, c’est que c’est cette aide militaire occidentale qui a empêché Poutine d’avaler toute l’Ukraine. Et c’est cette même aide qui l’empêche en ce moment de faire des gains territoriaux conséquents. Il est même question d’une contre-offensive de grande ampleur dès ce printemps avec l’arrivée des chars occidentaux. C’est ce qui explique que le Kremlin et son allié biélorusse se focalisent sur le soutien à Kiev.

A cause des Etats-Unis et de leurs satellites, une guerre totale a été déclenchée” en Ukraine, (…) des incendies nucléaires guettent à l’horizon“, argue encore Loukachenko. “Vous comprenez et savez tous qu’il n’y a qu’une seule solution: les négociations! Des négociations sans conditions préalables“, assène-t-il.

La même musique que la Chine…

Le président biélorusse certes n’a pas de troupes aux côtés de l’armée russe mais ses liens avec Moscou sont de notoriété publique. Et d’ailleurs son pays sert de base-arrière à la Russie et beaucoup d’assauts contre l’Ukraine sont partis de là. Mieux – ou pire : la Biélorussie a officiellement dit qu’elle allait accueillir les armes nucléaires de Poutine. Donc tout ce que propose Minsk pour la paix est forcément pris avec des pincettes…

Comme d’ailleurs la proposition de paix de la Chine, la seule grande alliée de la Russie et sans doute la seule puissance capable d’imposer sa volonté au maître du Kremlin. Les Occidentaux ne le crient pas sur tous les toits mais le tout le monde espère que Pékin se décidera enfin à peser de son poids pour stopper Poutine.

Sauf que pour le moment l’offre de paix de la Chine comme celle de la Biélorussie ne mentionnent pas explicitement le retrait des forces russes de tout le territoire ukrainien, la seule chose qui convaincra le président Volodymyr Zelensky de prendre langue avec Moscou. Les propositions de Pékin comme celles de Minsk veulent en fait figer le conflit, un statu quo qui permettra à Moscou de s’asseoir sur les régions conquises et après on négocie sur tout le reste.

Zelensky a demandé au président chinois Xi Jinping de venir en Ukraine. Il espère que le constat des dégâts provoqués par les Russes provoquera chez l’impassible Jinping des émotions qui l’amèneront à reconsidérer sa position. Cela a bien fonctionné avec tous les leaders occidentaux qui se sont rendus à Kiev. Mais il est très peu probable qu’à ce stade du conflit le président chinois descende sur le terrain de guerre…

 

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