C’est ce que redoutait l’Ukraine par-dessus tout : que les Occidentaux traînent les pieds – c’est le cas – dans la livraison de l’aide militaire et que la Russie mette à profit ce temps pour développer sa nouvelle génération de missiles que quasiment aucun système de défense n’est capable de toucher. L’armée russe a encore martyrisé l’ennemi dans la nuit du mercredi à jeudi 9 mars. Et dans le déluge de missiles – 81 engins, une trentaine détruits – que les troupes de Vladimir Poutine ont fait pleuvoir sur l’Ukraine il y en a un qui terrifie Kiev et ses soutiens : le “Kinjal” (poignard)…
D’après les responsables ukrainiens Moscou a balancé en même temps six de ces missiles hypersoniques, un fait sans précédent et terriblement inquiétant pour les troupes adverses. En effet Kiev n’a aucune parade contre ces projectiles ultra-rapides et qui ont la faculté de changer de cap pour battre les défenses antiaériennes ukrainiennes.
De toute évidence le Kremlin a une bonne longueur d’avance sur les armes hypersoniques, même les systèmes occidentaux les plus perfectionnés auront du mal à suivre. Le “Kinjal” fait partie des six «armes invincibles» exhibées par Poutine en mars 2018. Il a la même base technologique que le missile balistique Iskander et peut parcourir 2000 kilomètres, beaucoup plus qu’il ne faut pour toucher toutes ses cibles en Ukraine.
Par ailleurs il peut embarquer une charge conventionnelle ou une tête nucléaire et peut aisément atteindre la vitesse de Mach 10, ce qui met presque tous les systèmes de défense hors course. En principe c’est un missile anti-navire, surnommé «tueur de porte-avions», mais les difficultés de la Russie sur le terrain ont changé les plans de Poutine.
Six tirs quasiment en même temps, c’est aussi une manière de semer la terreur dans les rangs des Occidentaux en leur signifiant que même le bouclier antimissile américain Patriot ne pourra pas grand-chose contre cette technologie russe. Bon, à ce stade ça reste une guerre de communication, on verra quand les armes occidentales débarqueront.
Poutine a promis de déployer en 2023 un autre missile dit “invincible“, le Sarmat, un engin thermonucléaire dont le dernier test avait échoué. Mais quels que soient les missiles que déballera Poutine il en faudra une énorme quantité pour changer la donne sur le terrain. Or il faudra beaucoup de temps et surtout beaucoup de moyens techniques pour rendre la chose possible…
Si la Russie parvient à profiter des hésitations de l’Occident pour s’accorder plus de temps il restera le problème de la logistique, avec ces sanctions et embargos qui étranglent ses chaines de production. En fait ce que Moscou cherche avant tout c’est impressionner l’OTAN à travers ses annonces pour le dissuader de sauver l’Ukraine…
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