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Ukraine : On finit l’année sur les exigences folles de Poutine, ça part mal pour 2023

Ukraine : On finit l’année sur les exigences folles de Poutine, ça part mal pour 2023

Des négociations de paix avec l’Ukraine, Oui dit Moscou du bout des lèvres, mais quand et comment ? C’est tout le problème. De toute évidence le Kremlin lambine et louvoie pour se donner le temps de se dégager du bourbier et opérer quelques avancées stratégiques sur le terrain afin d’imposer sa volonté dans des discussions que la France appelle de ses voeux. Comment interpréter autrement la dernière prise de position du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov : Aucun dialogue avant la «démilitarisation» et la «dénazification» totale de l’Ukraine…

C’est le leitmotiv du président Vladimir Poutine depuis l’incursion de ses chars chez le voisin, le 24 février 2021, des fantômes qu’il est le seul à voir et qui lui permettent de justifier sa guerre. Au départ il agitait le spectre de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, le projet n’étant plus d’actualité il ressort ses deux autres exigences. «[Nos conditions] sont simples : remplissez-les ou l’armée russe se chargera de trancher la question», a asséné Lavrov hier lundi 26 décembre, rapporte le JDD.

Evidemment le camp d’en face ne l’entend pas du tout de cette oreille. «On ne peut pas négocier avec une personnalité qui vous a occupés, je n’ai aucune confiance. Avec Hitler, on a eu beau négocier, mais des nations entières ont souffert», avait déclaré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, le 16 décembre 2022 sur LCI. Une inflexibilité qui corrobore le point de vue de son ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba : Avant tout pourparler les Russes devront d’abord répondre de leurs crimes de guerre devant un tribunal international…

On a appris que Kiev projette d’organiser un sommet pour la paix fin février 2023, date à laquelle le conflit bouclera sa première année. Les Russes n’y seront conviés que s’ils acceptent le principe d’une comparution devant une Cour internationale, a ajouté Kuleba.

Autant dire que les positions des deux parties se figent, se radicalisent, chacun pariant sur l’effondrement de l’autre pour lui dicter les conditions de la paix. Et les développements sur le terrain le prouvent. Zelensky a fait une visite triomphale aux USA et a ramené dans ses valises une aide militaire de 1,8 milliards de dollars, en attendant les 45 milliards qui figurent dans le budget des Etats-Unis pour 2023 et les 18 milliards d’euros promis par l’Union européenne. En réponse Poutine a demandé à son industrie militaire de monter la cadence pour équiper l’armée russe dans la perspective des prochains combats.

Dans cette même journée du 26 décembre la Russie a accusé l’Ukraine d’avoir visé la base aérienne d’Engels, à quelque 600 km du territoire ukrainien ; l’engin aurait été abattu mais les débris auraient tué trois techniciens russes qui opéraient sur l’aérodrome. La dernière fois que Kiev a lancé des drones sur le territoire russe Washington a pris ses distances en indiquant qu’il n’a pas donné son aval aux Ukrainiens. Cette fois les Américains n’ont pas condamné la supposée attaque ukrainienne. Est-ce un changement de braquet de la part de l’administration de Joe Biden ? L’avenir nous le dira…

Ce qu’on sait c’est que jusqu’ici les USA refusent de livrer à Kiev les armes de longue portée pour rendre à Moscou les coups sévères qu’il porte aux infrastructures civiles vitales. Les Ukrainiens insistent pour avoir les drones Reaper ou Grey Eagle et les fameux ATACMS, des missiles sol-sol balistiques tactiques capables de frapper jusqu’à 300 km. Ce que déploiera Poutine en face, avec tous ces bruits qui courent sur la Biélorussie, la Corée du Nord et l’Iran, pourrait abattre les réticences américaines.

 

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