Du rififi au coeur du système du président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Ce dernier, chef de guerre charismatique avec des talents de communicant qui ont fait mouche aux quatre coins du monde, commence-t-il à ployer sous le travail souterrain de déstabilisation que fait l’ennemie, la Russie? Il faut le croire à la vue des quelque 650 soupçons de trahison de la part de hauts cadres, des dossiers qui font l’objet d’enquêtes…
La première frappe de grande envergure a été annoncée par Zelensky hier dimanche 17 juillet dans la soirée : Il a démis de leurs fonctions la procureure générale et le chef des services de sécurité. Ils sont accusés d’avoir couvert les agissements de certains de leurs collaborateurs qui auraient travaillé pour Moscou.
“Aujourd’hui, j’ai pris la décision de relever de leurs fonctions la procureure générale” Iryna Venediktova, “et le chef des services de sécurité” (SBU) Ivan Bakanov, a dit le chef de l’Etat ukrainien, rapporte BFM TV ce lundi…
Parmi les 650 dossiers sur le bureau des enquêteurs 60 concernent des responsables dans les territoires occupés par l’armée russes et les forces pro-russes, a indiqué Zelensky.
“Un si grand nombre de crimes contre les fondations de la sécurité nationale et les liens établis entre des responsables ukrainiens en charge de l’application des lois et les services spéciaux russes posent des questions très sérieuses aux dirigeants concernés (…). Chacune de ces questions recevra une réponse“, a ajouté le président ukrainien.
A noter qu’Iryna Venediktova a piloté l’enquête sur les présumées exécutions horribles perpétrées au début de l’incursion des troupes russes dans la ville de Boutcha, une bourgade au nord-ouest de la capitale, Kiev…
Ces présumés cas de trahison ont deux explications possibles : Soit les mis en cause ont rallié la cause de Moscou parce que terrorisés par les exactions russes et certains que le maître du Kremlin, Vladimir Poutine, dictera in fine sa loi sur tout ou partie de l’Ukraine ; soit les responsables ukrainiens indexés ont été “achetés”… Ou les deux à la fois. Et Poutine en a les moyens.
Reste les dégâts pour la forteresse Zelensky, jusqu’ici imprenable. Ces affaires de corruption au sommet de l’Etat sont un gros problème pour un homme qui a déjà le plus grand mal à soigner le moral de ses troupes face aux coups portés par Poutine. Que dire de la difficulté à convaincre ses soutiens qu’il faut continuer à l’appuyer, dans la durée, en armes et en financements. Si ses troupes n’ont pas plus confiance au système, si le doute envahit l’esprit des partenaires étrangers, c’est tout l’édifice qui est menacé…
À mesure que l’armée ukrainienne contrecarrera les plans du Kremlin Poutine avancera ses pions dans sa guerre hybride. Plus l’armée ukrainienne résistera plus Moscou ira loin dans ses opérations de déstabilisation, et en la matière il n’y a pas meilleur que les Russes, pour le plus grand malheur des Ukrainiens…
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