Culture

Vient de paraître ‘’Patrimoine & Terroirs – Saveurs & Savoirs’’ aux éditions Alif

Vient de paraître ‘’Patrimoine & Terroirs – Saveurs & Savoirs’’ aux éditions Alif

C’est à un autre genre de voyage en Tunisie, en plus de la mer et du soleil, que convie ce livre. Un voyage, qui emprunte les petites routes pour partir à la découverte d’un patrimoine séculaire, fait de riches métissages, et qui est l’occasion d’une belle rencontre avec « l’âme tunisienne ». Au gré des paysages, la montagne, la mer et le désert ne sont qu’à quelques encablures les uns des autres, le patrimoine tunisien s’offre dans une somptueuse diversité régionale.

Le geste et la matière. Si certains savoir-faire ont disparu ou sont menacés de l’être, beaucoup d’autres résistent, s’enrichissent de nouveaux apports et se renouvellent en s’adaptant à la modernité. La fibre de la transmission perdure. L’héritage du geste ancestral, de la parole et des us et coutumes, continue à se transmettre du patron à l’apprenti, de la mère à la fille, du père au fils et par l’écoute des ancêtres. Les gestes et les matériaux traversent le temps. Les mains parlent, les objets racontent une histoire, les chants et les danses ravivent les souvenirs… aussi bien dans les villes que dans les campagnes.

La Tunisie est à elle seule une encyclopédie des savoir-faire, des goûts, des saveurs, des odeurs. Le « col tunisien » a été adopté par tous les grands couturiers, le casse-croûte tunisien est à lui seul une véritable institution, le hayek, ce voile de laine, est unique dans le monde musulman…

De nombreux sites tunisiens sont classés sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco : en 1979, l’amphithéâtre d’El Jem, la médina de Tunis, le site archéologique de Carthage ; en 1980, le parc national de l’Ichkeul, en 1985, la cité punique de Kerkouane et sa nécropole ; en 1988, la médina de Kairouan et la médina de Sousse ; en 1997, le site archéologique de Dougga.

En 2023, la communauté internationale fêtera les vingt ans de la convention de 2003 de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel qui a été ratifiée jusqu’à maintenant par plus de 180 pays et dont le grand succès est reconnu de tous.

La Tunisie, qui l’a ratifiée le 26 juillet 2006, s’est engagée, depuis, dans sa mise en oeuvre à l’échelle nationale avec beaucoup d’enthousiasme. Les efforts qui ont été déployés ont abouti à l’inscription de plusieurs éléments, soit seule, soit conjointement avec d’autres pays.

C’est ainsi que « Les savoir-faire liés à la poterie des femmes de Sejnane » (2018), que « La pêche à la charfiya aux îles Kerkennah » (2020), et tout récemment, au début du mois de décembre 2022, « La harissa, savoirs, savoir-faire et pratiques culinaires et sociales », ont été inscrits sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité.

D’autres éléments patrimoniaux en partage ont été inscrits sur cette même liste sur présentation de dossiers préparés conjointement avec d’autres pays, soit maghrébins comme cela a été pour « Les savoirs, savoirfaire et pratiques liés à la production et à la consommation du couscous » (2020), soit arabes comme cela a été pour les propositions d’inscription : « Le palmier-dattier : savoir, savoir-faire et pratiques sociales » (2019) et de « La calligraphie arabe : connaissances, compétences et pratiques » (2021).

 En plus de leur donner une visibilité internationale, cette reconnaissance fait la fierté des Tunisiens et les encourage à préserver, sauvegarder ce qui les unit et les réunit. Un patrimoine identitaire que revendique haut et fort le peuple tunisien, et qui vient enrichir la diversité culturelle dans le monde face à une mondialisation galopante et menaçante.

Le génie des artisanes et artisans est soutenu par différentes institutions au sein du Ministère des affaires culturelles, pour ne citer que le travail des chercheurs de l’Institut national du patrimoine, par les actions de l’Office national de l’artisanat, et par différentes associations qui s’activent aux côtés des artisans.

ISBN : 9789938967104

Les auteurs : 

Mohamed-Salah Bettaïeb, photographe polyvalent, comptabilise de nombreuses heures de vol à survoler la Tunisie et des années de marche à pied à l’arpenter. Dans ses nombreuses escapades, au fil des rencontres, il travaille ses photos, sans mise en scène, saisissant le
Tunisien dans sa vie quotidienne et son environnement. Des images vivantes qui racontent une histoire et qui ne sauraient exister sans une grande complicité entre le photographe et le sujet photographié. « Le regard du photographe qui aime l’être humain », disait Willy Ronis.
Ses clichés sont parus dans la presse et dans des beaux livres, dont La Tunisie vue du ciel, le premier livre de vues aériennes sur la Tunisie.

Foued Allani est spécialiste en sciences de la nutrition, de l’information et de la communication, politique et du management. Universitaire, enseignant, et journaliste, il a donné plusieurs conférences publiques sur divers sujets, y compris sur le patrimoine immatériel de la Tunisie. Il est l’auteur de près de cinq mille articles ayant abordé des domaines variés ainsi que des articles à caractère académique. Il est à l’origine de plusieurs initiatives telles que l’encyclopédie et le musée national des traditions liées à l’alimentation, la campagne nationale « Mejel (citerne pour l’eau de pluie) pour chaque bâtiment ». Kairouanais de naissance, il a fondé et/ou présidé et animé plusieurs associations entre autres dans sa ville, l’association pour la valorisation du patrimoine et celle pour la sauvegarde du hayek, le voile traditionnel de la Kairouanaise.

Naceur Baklouti est ethnologue, spécialiste en littérature ethnique orale et en patrimoine culturel immatériel. Il a occupé le poste d’inspecteur régional du patrimoine au Sahel-Sud, au sein de l’Institut national du patrimoine et a enseigné la muséologie et les arts traditionnels aux universités de Tunis, Sfax et Gabès. L’importance d’un musée au sein d’une communauté en tant que conservatoire de la mémoire collective, en tant que lieu de rencontre et d’échanges lui tient à coeur. Il a collaboré à l’aménagement de plusieurs musées des arts et traditions populaires (Casbah de Sfax, Le Kef, Gabès…). Natif de Sfax, il en est la mémoire vivante. Ses articles et études sur la littérature orale, l’artisanat, la muséologie, l’architecture et l’urbanisme traditionnels et vernaculaires sont parus dans des revues spécialisées et des livres.

Ismahen Ben Barka est chargée de recherche à l’Institut national du patrimoine (INP), maître-assistante à la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis et experte en patrimoine culturel immatériel (PCI) auprès de l’Unesco. Mais ce cursus ne saurait suffire à la présenter. Ismahen Ben Barka est aussi une femme de terrainS qui sillonne la Tunisie pour établir un contact direct avec les gens et leur réalité. Avide de comprendre, enthousiaste et battante, elle observe, photographie, enregistre ses rencontres. Ce qui lui tient à coeur est de faire connaître et « sauvegarder » ce qui subsiste du passé (au présent) dans une perspective patrimoniale. Elle est aussi auteure de publications variées en histoire et anthropologie

Viviane Bettaïeb a fait de la Tunisie son pays d’adoption où elle vit depuis plus de cinquante ans. Dans le Petit Prince de Saint Exupéry, le renard dit au petit Prince : « Si tu veux un ami, apprivoise-moi » et, dit-elle : « la Tunisie m’a apprivoisée… ». Son émerveillement continue, entre autres dans la réalisation de ce livre Patrimoine et Terroirs qu’elle n’aurait pu faire sans les partages avec Hakima, Ahlem, Ghada, Afifa, Sihem… des Tunisiennes fières de leur patrimoine. Auteure de plusieurs livres documentaires sur la Tunisie et la Méditerranée, coscénariste de dessins animés sur le patrimoine méditerranéen, curatriste d’expositions, elle a toujours l’espoir que les hommes apprennent à mieux se connaître, à s’apprivoiser.

Ibrahim Chabbouh est spécialiste en science de l’archéologie islamique et dans l’étude des manuscrits. Natif de Kairouan, il est le fondateur de l’Association pour la sauvegarde de la ville et de son patrimoine. Il a occupé différents hauts postes de responsabilités administrative, scientifique et culturelle. Ce puits de connaissance demeure un savant atypique. Ibrahim Chabbouh a toujours soif de découvertes et il l’étanchera auprès des livres de son impressionnante bibliothèque qu’il continue toujours et toujours à enrichir, et au gré de ses rencontres.

Ali Abid, c’est « le coup de poing visuel ». Ses caricatures et ses dessins, parus dans les journaux et les revues à différentes époques, connaissent toujours le même engouement auprès du public tunisien. Il n’utilise pas les mots, il nous parle à coups de crayon. Le message qu’il fait passer, à travers le regard plein de tendresse et d’humour qu’il porte sur la société tunisienne et qu’il connaît bien, n’a aucune prétention moralisatrice.
Artiste-journaliste, très populaire, il a participé à différents salons internationaux de la caricature ou de l’Humour. Ali Abid est membre de l’Union nationale des arts plastiques et graphiques et a été plusieurs fois primé.

Omar Jomni pratique avec passion et talent l’art de la calligraphie arabe traditionnelle et contemporaine. Sublimant l’écriture manuscrite par l’art gestuel, il fait partie des grands calligraphes qui contribuent à la postérité de l’écrit. L’étendue de son champ d’action est vaste, entre autres, auteur d’un livre d’art Lahn El Kainet (La Mélodie des créatures), portant des illustrations de poèmes d’Aboul Kacem Chabbi, des calligraphies sur des pièces de monnaie et des billets de banque tunisiens, des fresques murales dans des mosquées, l’écriture en calligraphie Thuluth et Naskh d’un Coran… Membre d’honneur de plusieurs associations de calligraphes arabes, il a participé à de nombreux festivals et forums internationaux, où il a reçu des récompenses majeures.

Source: Alif éditions

 

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