Plus qu’un geste, tout un symbole. Et des messages politiques forcément ciblés.
La continuité de l’État dans sa plus sereine illustration. L’Etat est sans doute lézardé de toute part, tel un mur qui menace de tomber, mais il est tient encore. Quand un chef d’Etat en exercice reçoit au palais de Carthage un ancien chef d’Etat qui plus est son immédiat prédécesseur, ce n’est tout naturellement pas pour causer du temps qui fait !
On ignore qui des deux a été à l’origine de cette « sollitation » mais, objectivement, l’on pourrait penser que c’est Kais Saïd. Mohamed Ennacer, un homme d’Etat, riche d’un parcours politique et militant exceptionnel a « sa carrière derrière lui ». Ces propos et gestes appartiennent désormais à l’Histoire, ils éclairent d’un nouveau jour l’Histoire de ce grand pays qui le nôtre. Kais Saïd, relativement encore « jeune », a par contre politiquement encore du chemin devant lui.
Mohamed Ennacer est le genre d’homme calme. Non pas froid ni placide mais calme . Disons politiquement courtois. Il peut tolérer le consensus mais jamais les compromissions. C’est ce qui lui a d’ailleurs valu le titre de « fin et intransigeant » négociateur…social.
Au moment où l’on tergiverse encore sur la tenue d’un nouveau Dialogue politique national, forme et fond, il n’est pas interdit de penser que Kais Saïd cherche au- près de son invité le profil de « facilitateur » connaissant le respect et la grande estime que lui témoignent non seulement l’Ugtt mais une large partie des partis politiques.
Cependant, il est tout aussi permis de s’interroger sur la réelle visée d’une rencontre avec un grand et incontestable destourien et bourguibien qui considère que Abir Moussi s’inscrit dans cette lignée. Et qui, de surcroît, vient de publier un brûlot où il est question de sécurité nationale, de tentative de coup d’État, de jeudi noir.
La cible est clair. Les cibles plutôt. On doute fort que , dans ces conditions, un quelconque Dialogue puisse se tenir. La société civile se démêle pendant ce temps. Elle joue elle aussi aux facilitateurs. Pendant ce temps, le pays continue sa descente aux enfers.
Jawhar Chatty
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