Le dirigeant nahdhaoui, Rafik Abdessalem a interprété dans un statut rendu public sur sa page le 07 avril 2021, la visite du président de la République, Kais Saied au Monastir.
«Les grandes et importantes questions sont : Pourquoi Kais Saied s’est-il précipité à Monastir? Pourquoi solliciter l’aide du défunt Bourguiba ? Et pour quelle raison tous ces rituels et protocoles préparés à cet effet ? » s’est-il demandé.
Selon Rafik, le président de la République est parti « à la conquête de la base électorale de l’ancien régime » (faisant allusion à Abir Moussi et son Parti Destourien Libre) et c’est pourquoi son entourage lui a conseillé de visiter le tombeau de Bourguiba à Monastir à cet effet.
Estimant qu’il a exploité Moussi afin de semer le chaos au Parlement et perturber ses travaux « pour construire sa gloire et évincer les partis politiques ».
Exprimant, dans son statut, son étonnement du président de la République qui « n’a jamais reconnu le jour de l’indépendance de la République ou le jour de la Révolution, et a nié la période coloniale en premier lieu, s’est soudainement réveillé de son profond sommeil pour commémorer l’anniversaire de la mort de Bourguiba et s’est empressé vers la tombe du chef ».
« La voix de la sagesse » a précisé que Kais se veut un chef suprême et absolu « suivant les traces du premier chef [d’Etat] qui gît dans sa tombe ».
Rappelant dans le même contexte que Saied a rejeté précédemment cette pratique, accusant les hommes politiques de vouloir chercher « une légitimité politique dans la dépouille des morts ».
Selon le gendre de Ghannouchi, Kais Saied a passé depuis le Monastir le message politique suivant : « Je suis le seul héritier légitime de Bourguiba, et je suis le prolongement fidèle du courant Destourien et non pas Abir Moussi, tout comme je suis le représentant officiel du vrai islam, au lieu de celui des temps obscures représenté par Ghannouchi et ses partisans ».
«Cela signifie que Kais Saied veut voler la religion et le monde, tout comme il veut observer l’interprétation de la constitution et s’établir comme le seul leader unique sur lequel le soleil ne se couche jamais … qu’est-ce qu’un leader sans partis, sans personnalités, sans barrières constitutionnelles ou légales? Après cela, il nous promet qu’il construira l’éducation, la santé, l’économie et toute chose.. », a-t-il expliqué.
Abdessalem a conclu son analyse « pertinente » en déplorant le sort du peuple tunisien et ce après avoir comparé le Chef d’Etat à « un petit Kadhafi » qui porte des idées populistes, anarchistes et vagues mais à une seule différence, le fait qu’il est pauvre, sans argent et pétrole.
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