Economie

Les dessous du sauvetage du Soudan au sommet de Paris : plus aucun soutien à l’islam politique

Les dessous du sauvetage du Soudan au sommet de Paris : plus aucun soutien à l’islam politique

Le président français Emmanuel Macron a déclaré hier lundi 17 mai 2021 qu’il est en faveur d’une annulation de la dette de son pays envers le Soudan, soit près de 5 milliards de dollars (4,113 milliards d’euros). Il a affirmé que ceci ouvrira la voie à tous les autres créanciers à faire pareil et aider le Soudan qui cherche à restructurer sa dette estimée à 60 milliards de dollars dont 38% dû au Club de Paris.

Macron a remercié, à cette occasion le président du Conseil de transition au Soudan Abdel Fattah Abdelrahman Al-Borhane, pour ses efforts en vue de permettre à son pays, longtemps resté au ban de la communauté internationale, de réintégrer « le concert des nations ».

Pour « permettre le retour du Soudan dans le concert des nations », le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, a annoncé, à son tour, que la République fédérale effacerait 360 millions d’euros de dettes avec le Soudan.

L’Allemagne et la France vont également aider le Soudan à solder son passif avec le Fonds monétaire international (FMI) : Berlin apportera jusqu’à 90 millions d’euros dans ce but, et Paris prêtera 1,23 milliard d’euros.

Loin des considérations économiques, ces décisions sont d’une portée politique évidente, selon plusieurs observateurs.

Faut-il rappeler que les Soudanais ont mené une révolution réussie contre l’islam politique en avril 2019 en renversant le régime d’Omar El-Béchir après trois décennies de règne absolu marquées par la division du pays entre sud et nord sur fond d’une volonté institutionnalisée d’appliquer la Charia sur l’ensemble de la population chrétiens et animistes compris ainsi que l’implication du régime déchu dans des guerres et des massacres au Darfour et un soutien inconditionnel des mouvements islamistes dont le Soudan leur servirait de base arrière notamment en financement et logistique.

Evidemment, le Soudan n’a jamais été dans l’axe des intérêts français au continent africain mais le changement de la donne en Egypte où les islamistes ont été écartés du pouvoir en juillet 2013 et l’élimination d’Idriss Diby ex-président du Tchad dans un conflit contre la guérilla séparatiste venue de Libye à la fin du mois d’avril dernier, ont constitué les nouveaux paramètres géopolitiques et économiques qui ont motivé le changement récent de la politique Française en Afrique et dans la zone MENA qui semble ne plus accorder d’intérêt à certains vieux pays « amis » tombés sous le joug des islamistes et surtout sous influence d’autres axes amis des islamistes.

Les priorités de la prochaine étape pour les occidentaux qui ont généreusement soutenu les pays du printemps arabe tombés sous la domination de l’islam politique sont semble-t-il claires : le soutien financier inconditionnel de l’occident à l’économie de ces pays est révolu. Les chèques en blanc pour soutenir les « démocraties » naissantes appartiennent désormais au passé et la restructuration des crédits ne se fera pas gratis. Les jours de gloire des démocraties islamistes de façade biberonnées par les bailleurs de fonds classiques ne sont plus d’actualité.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut