Economie

Par Amine Ben Gamra : Comment convaincre les bailleurs de fonds internationaux d’accorder un prêt à la Tunisie

Par Amine Ben Gamra : Comment convaincre les bailleurs de fonds internationaux d’accorder un prêt à la Tunisie

Compte tenu de l’instabilité sans fin du gouvernement en Tunisie et du manque de volonté politique de mener à bien une véritable réforme, on ne peut pas s’attendre à ce que les responsables du FMI croient un seul mot que les responsables tunisiens prononcent ces jours-ci, et encore moins achètent le discours trop optimiste et les prévisions de croissance sur lesquels les fonctionnaires fondent leurs arguments.

Tout cela nous ramène au plan de réforme que le Chef u gouvernement et le gouverneur de la banque centrale, ont défendu à Washington, dans l’espoir d’obtenir l’approbation d’un prêt de 4 milliards de dollars sur trois ans. Nulle part dans ce document il n’y a d’indication de réflexion stratégique ou prospective pour une économie très malade. Il n’y a nulle part d’indication des politiques détaillées nécessaires pour atteindre les objectifs nobles mais vagues que le gouvernement prétend convoiter. Il n’y a aucun calendrier d’aucune sorte dans le document, qui se lit comme une liste de bonnes choses tirée d’un manuel scolaire de base sur l’économie.

Les dirigeants tunisiens auraient dû défendre leur dossier autrement, ils auraient dû démontrer ce que produit une plus grande liberté d’expression et renforcer les tournées internationales de promotion de la Tunisie en tant que lieu attractif pour les investissements étrangers. La Tunisie bénéficie du soutien des États-Unis et de l’Europe, qui à travers des prêts et des garanties d’investissement, voudraient l’aider à se stabiliser et prouver ainsi que la démocratie est efficace et qu’elle n’est pas source de désordre et de pauvreté pour les populations.

En effet, la stabilité de la Tunisie est essentielle pour l’Occident dans une région où le gouvernement voisin la Libye est engagée dans un processus de paix très fragile qui, s’il était consolidé, pourrait ajouter 2% à la croissance annuelle du PIB tarifs en Tunisie. Cela pourrait influencer Washington et Paris.

Les États-Unis et la France, les deux partenaires politiques clés de la Tunisie, pourraient décider, une fois encore, d’accorder un prêt à la Tunisie plutôt que de risquer de déstabiliser davantage le pays. Aussi, le FMI et les puissances étrangères agiront probablement par défaut en l’absence de responsables politiques à Tunis.

Amine BEN GAMRA

Expert Comptable

Commissaire Aux Comptes

Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie

 

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