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2 scandales absolus qui durent et nuisent à la Tunisie, et personne n’en parle

2 scandales absolus qui durent et nuisent à la Tunisie, et personne n’en parle

Alors que c’est le désert culturel, ou quasiment (heureusement qu’il y avait les JCC !) et que la Tunisie guette le moindre frémissement des indicateurs du tourisme, un scandale culturel se déroule sous nos yeux, dans l’indifférence générale. Et cela se passe dans un endroit qui compte : le Musée national du Bardo, le premier musée du pays, vitrine culturelle par excellence à l’international, un lieu qui draine des touristes du monde entier. Le musée est fermé depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle la chape de plomb présidentielle s’est abattue sur les institutions. Le musée paye cher sa mitoyenneté avec le Parlement, dont le chef de l’Etat, Kais Saied, ne veut plus entendre parler.

A la place des visiteurs qui défilaient on a un impressionnant cordon sécuritaire, même l’accès à la rue devant le musée est bloqué. Rien ne passe. A part peut-être quelques visites triées sur le volet. Comprenez par là des délégations étrangères essentiellement, et elles le font en catimini. Ainsi va la vie dans ce haut lieu culturel de la capitale, Tunis. Vous imaginez le tableau si le musée du Louvre, à Paris, était fermé, au motif qu’il faille sécuriser un bâtiment public à proximité. En fait la chose n’est même pas envisageable en France. Personne ne l’admettrait. Mais ici, en terre tunisienne, l’affaire ne heurte personne. En tout cas personne ne manifeste son indignation. Et ça c’est grave.

Avec l’armée de policiers et d’agents de la Garde nationale, sans parler des militaires (ce sont les seuls secteurs de la fonction publique qui ont continué de recruter massivement) dont dispose la Tunisie, le président de la République a largement de quoi boucler le Parlement sans impacter le fonctionnement du musée du Bardo. Tout se passe comme si Saied était terrorisé par une bande de députés, qui pourraient user de je ne sais quels moyens pour faire irruption dans leur paradis perdu – l’Assemblée nationale – et reprendre leurs activités. Comment expliquer autrement la décision radicale d’obstruer tous les accès du Parlement, y compris celui du musée le plus fréquenté du pays ?

Il y a un autre scandale, presque aussi gros : le musée de Carthage, le deuxième le plus important en Tunisie, est lui aussi fermé depuis 2 ans (depuis avril 2019). Le motif, officiellement : d’importants travaux, financés par l’Union européenne, à hauteur de 7 millions d’euros. Mais une source proche de ce dossier nous a confié, sous le sceau de l’anonymat, qu’en réalité le projet cale parce que les protagonistes de cette affaire se tirent dans les pattes pour savoir qui va diriger les opérations. Une guéguerre interne qui coûte cher à la Tunisie. Et là aussi personne n’en parle…

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