Le président de la République, Kaïs Saïed, était, ce lundi, en recevant les représentants de la magistrature, à l’inverse de son habitude. Il était hors de lui, et n’arrivait, même, pas à camoufler ou retenir sa colère.
Il en voulait, visiblement aux magistrats de ne pas vouloir le suivre dans sa volonté de déclencher les procédures judiciaires à la lumière du rapport de la cour des comptes, concernant les dépassements et les infractions relevées lors des campagnes électorales, à leur tête, les financements étrangers.
Kaïs Saïed était tellement emporté qu’il a avoué ne pas reconnaitre à la magistrature son statut de « pouvoir » judiciaire, assurant aux magistrats que ce n’était, en fin de compte qu’une fonction comme toutes les autres, le pouvoir étant, lui, aux seules mains du peuple.
Il a rappelé qu’il n’a jamais interféré dans le travail de la justice et qu’il ne compte pas le faire. Ce qui ne l’a, néanmoins, pas empêché d’insister auprès de ses invités, pour qu’ils s’empressent de répondre à ses directives et d’engager des procédures judiciaires à l’encontre des élus coupables de financement étranger. Il est, même, allé jusqu’à les prévenir qu’il allait, d’ici quelques jours, annoncer les mesures attendues par le peuple, concernant la suite de son programme, et qu’il y aura, parmi ces mesures, celles qui permettront à la justice de retrouver sa « bonne santé ». Ce qui laisse comprendre que les appréhensions des observateurs, quant à sa volonté de modifier la loi régissant le haut conseil de la magistrature, sont bel et bien fondées. Puisqu’il a assuré que ce conseil était infiltré par les puissances politiques qui le font fonctionner à leur guise !
Cette colère et cet entêtement et empressement de Kaïs Saïed pour que la justice s’attaque aux élus sur la base du rapport de la cour des comptes, laisse comprendre qu’il n’a guère trouvé d’autres solutions pour se défaire de tous ces députés qui continuent à le narguer malgré qu’il les ait gelés, et de cette assemblée qui est en train de lui causer beaucoup de tracas, et dont il n’arrive pas à se débarrasser !
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