Du rififi dans le monde du sport, ou plutôt dans celui du football. La fête suite à l’exploit de l’équipe nationale (EN) face aux Super Eagles du Nigéria sera sans doute un peu gâchée par les bisbilles entre le ministère de la Jeunesse et des Sports et la Fédération tunisienne de football (FTT). Le ministre, Kamel Deguiche, qui voulait sans doute profiter un peu de la gloire qui couvre en ce moment les joueurs de l’EN, a claironné sur tous les toits – Facebook sait très bien faire ça – qu’il a adressé ses félicitations à toute la délégation tunisienne présente au Cameroun, des joueurs au staff technique, en passant par le cadre administratif et médical. Patatras : Hussein Jenayah, membre de la FTF, dément catégoriquement son ministre. Cette affaire est un désastre national à bien des égards…
D’abord le ministre a compris qu’il a commis une boulette en ne communiquant pas avec Youssef Msakni, Mondher Kebaier et compagnie. Il faut juste espérer qu’il n’a pas parié sur l’effondrement de l’EN face au Nigéria, et n’aurait pas par conséquent fait ce qu’il faut pour doper le moral des joueurs avant cette rencontre. S’il ne l’a pas fait il aurait donc essayé de se rattraper en disant qu’il les a contactés après le match. L’erreur est humaine, mais quand ça se répète ça devient une faute morale difficilement pardonnable. Le ministre aurait dû appeler effectivement les joueurs, même après coup, ça aurait pu limiter les dégâts, au lieu de ces appels complètement inventés et indignes de son rang…
En face ce qu’a fait Hussein Jenayah n’est pas mieux non plus. En remettant publiquement les pendules à l’heure, il crie sur tous les toits qu’il y a un gros problème au ministère des Sports, qu’il y a un problème entre le ministre et la FTT, l’EN. La Tunisie ne gagne rien à afficher publiquement qu’il y a un énorme problème au sommet du sport entre le ministre et ses administrés. Et que dire des joueurs, qui ont besoin de concentration pour la suite de la compétition de la CAN, et pas de ces mauvais bruits…
Jenayah aurait pu attendre la fin de la compétition pour régler ses comptes avec son ministre, même publiquement ça aurait pu passer. Ce qui aurait été encore mieux c’est de faire discrètement la remarque au ministre. Il aurait compris sa gaffe et se serait amendé sans doute. L’affaire aurait pu en rester là, alors que là en le démentant publiquement il a fait de Kamel Deguiche un ennemi. Personne n’a quoi que ce soit à gagner dans cette sombre histoire, encore moins l’EN et le sport en général…
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