Economie

Le TGV français, le grand saut qui “réconcilierait” Saied et Macron

Le TGV français, le grand saut qui “réconcilierait” Saied et Macron

Les études autour de la mise en place d’une ligne à grande vitesse (LGV) ont été au coeur de l’entretien du jeudi 27 janvier 2022 entre le chef de l’Etat, Kais Saied et le ministre des Transports, Rabie Mjidi. Rappelons que ce projet est une des promesses faites par le président français, Emmanuel Macron, lors de la visite de Saied à Paris en juin 2020. Depuis plus rien, entre-temps beaucoup d’autres sujets ont coulé sous le pont. En ce moment c’est un bras de fer feutré entre l’exécutif français et le palais de Carthage autour de la trajectoire politique et institutionnelle de la Tunisie. Mais ce train à grande vitesse (TGV) serait assurément un grand saut en avant dans un pays où il n’y a rien de significatif en termes de grand projet économique depuis le départ précipité de Ben Ali…

De ce point de vue le Maroc a damé le pion à la Tunisie avec son TGV en place depuis 2018, mais Tunis avec le niveau de ses ingénieurs, techniciens et son écosystème technologique est tout à fait en mesure de rattraper son retard. Ce qui est plus problématique c’est de fédérer des citoyens tunisiens démobilisés et démotivés autour d’un programme de cette envergure. Les tensions politiques du moment n’aident pas à ramener la sérénité nationale qui sied à ce type de projet…

D’aucuns diront que la Tunisie n’a pas les moyens de ses ambitions, qu’elle met la charrue avant les boeufs et qu’elle ferait mieux de s’atteler à des tâches plus accessibles et surtout plus urgentes : les écoles, les hôpitaux, les routes ou encore le paiement des salaires de l’armée de fonctionnaires, un front sur lequel l’inquiétude monte en dépit des assurances du ministère des Finances

Bon, les rabat-joie n’ont pas tout à fait tort, la Tunisie a certainement d’autres chats à fouetter. Mais en même temps ce pays a besoin d’un choc psychologique positif pour se réveiller de sa torpeur post-révolutionnaire, pour enfin aller de l’avant. Peut-être qu’un méga projet du type TGV est de nature à entrainer une dynamique collective ver un sursaut économique national. Ce sont les grands projets de Mao Zedong qui ont réveillé la Chine alors que les problèmes domestiques ne manquaient pas – c’était même pire que la Tunisie de maintenant -, ce sont les grands travaux qui ont rebâti une Allemagne complètement dévastée par la deuxième guerre mondiale, que dire du Japon ravagé après le largage des deux bombes atomiques par les USA en 1945…

Tout cela pour dire que si la Tunisie devait attendre d’en avoir terminé avec ses pépins du quotidien on en sera encore là dans un siècle. Ce TGV, s’il arrive à survivre aux réflexes de démolition, peut être une chance pour la Tunisie. Par ailleurs l’un n’empêche pas l’autre : S’attaquer aux chantiers urgents existants tout en se projetant vers l’avenir avec du grand, du très grand. C’est même ça qu’il faut faire sans tarder…

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