Economie

Faillite de la BFT : Craintes d’un sort similaire pour les banques en difficultés (2/2)

Faillite de la BFT : Craintes d’un sort similaire pour les banques en difficultés (2/2)

La faillite de la Banque franco-tunisienne (BFT) ou plutôt la provocation de sa faillite par les autorités tunisiennes a suscité une grande polémique dans le secteur financier tunisien en raison des craintes que la décision de renvoyer la banque au comité de liquidation n’entraîne d’autres banques vers la faillite.

Aussi, les circonstances de cette faillite n’ont cessé de poser plusieurs questions quant à sa conformité aux procédures légales et aux normes de l’activité des banques.

Depuis le début de la préparation de la liquidation de la Banque franco-tunisienne, la direction de ladite banque a proposé aux employés la possibilité de leur départ « volontaire » moyennant une indemnisation qui tient compte essentiellement des années de service passées à l’établissement.

Un groupe d’employés en fonction toujours à la BFT attend, par ailleurs, son intégration dans d’autres banques une fois la déclaration définitive de la faillite sera faite et ce, en application des dispositions d’un accord conclu entre l’Union Générale Tunisienne du Travail et les autorités financières.

Les employés qui ont choisi le départ dit volontaire qui est réellement un licenciement indiquent que leur « choix » tient à leur certitude que tous les indicateurs laissent croire, depuis longtemps, à la volonté délibérée des autorités pour mettre en faillite l’établissement et ce, parallèlement à l’arrêt de toutes les activités financières de la banque il y a 5 ans sauf la poursuite des opérations du recouvrement des impayés.

La BCT assure que le recouvrement a permis de collecter quelques 65 millions de dinars, ces dernières années mais aucun état financier ou un rapport de commissaire aux comptes ne prouvent la réalisation de la mobilisation de telle somme.

Les employés ont craint, également, avec les démarches de la mise en faillite un sort « professionnel » inconnu surtout que toutes les tentatives de sauvetage de la banque ou de sa cession à un nouvel investisseur se sont soldés par un échec patent, selon les déclarations officielles.

On souligne, à ce titre, que la politique suivie depuis des années en matière d’encouragement des employés au départ volontaire menée par la direction de la banque a permis d’alléger les charges sociales outre la facilitation de l’intégration d’employés dans le système bancaire.  

Néanmoins, il y a lieu de noter que des efforts ont été déployés en particulier à partir de 2015 pour mettre à niveau le secteur bancaire, consolider ses assises financières et relever ses capitaux propres et ses provisions.

Plusieurs rapports et notes d’analyses estiment que les besoins additionnels du système bancaire tunisien pour se mettre au diapason des normes de respect de solvabilité et de suffisance des fonds propres varient entre 600 et 800 millions de dinars (180 et 240 millions d’euros).

Sans tenir compte de l’insuffisance des liquidités et du retard du cadre règlementaire, les banques tunisiennes et notamment celles du secteur public connaissent des situations de management qui ont engendré la perte d’importantes ressources octroyées surtout sous formes de crédits à des hommes d’affaires et à des parties proches de l’ancien régime que les poursuites judiciaires n’ont pas permis, à ce jour, d’élucider leur sort.

Il est à noter également que quelques banques tunisiennes vivent des difficultés ce qui a entrainé des prises de décisions pour réduire le nombre de leurs agences, dans certains cas, et la restructuration de ses ressources humaines en vue d’améliorer les pratiques de gestion sachant que le système bancaire tunisien est composé de 24 banques dont 6 qui accaparent 70% de la part global du marché.

En 2015, l’Etat a injecté environ 757 millions de dinars (230 millions d’euros) pour restructurer les finances de trois banques publiques souffrant de la hausse des créances accrochées et de la sous-capitalisation.

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