La réaction de Rached Ghannouchi le leader des frères en Tunisie, ainsi que celle de ses lieutenant et alliés, ne manque pas de laisser perplexe.
En effet, et suite au dernier assaut opéré par Kaïs Saïed sur sa citadelle, quand il a dissous le parlement, et, surtout, quand il l’a accusé, avec d’autres députés, de comploter contre la sûreté de l’Etat, et qu’il ait été convoqué devant la brigade spéciale anti terrorisme, pour répondre de ces faits, Ghannouchi et les siens, ont eu une réaction tout à fait inattendue de sa part.
En effet, et après un court instant de sidération, pendant lequel il a pris peur. Une peur bleue de revivre les affres des geôles tunisiennes. Ce qui l’a poussé à vouloir se dérober à l’audition en prétendant se cramponner à son immunité parlementaire, Ghannouchi est allé à ladite brigade, s’est présenté devant les enquêteurs, et en est sorti victorieux, comme il voulait le faire montrer. Et, surtout en surenchérissant et en s’attaquant, de plus belle, à la personne du président de la République, lui assurant qu’il va reprendre son travail à la tête de l’ARP dont il ne reconnait pas la dissolution, et qu’il va continuer à s’opposer à ses projets pour « délivrer le peuple tunisien de son emprise ». Une position reprise à l’unisson, par ses lieutenants et ses alliés.
Or, ce dont il faudrait se rappeler, c’est que ces islamistes sont tout, sauf courageux. Ils sont peureux malgré ce qu’ils prétendent. Ils ont, tous, peur des représailles, et des rendements de comptes. Nombreux parmi eux redoutent un retour à la case prison, et feraient n’importe quoi pour ne pas y retourner. Et si on ajoute à ce fait que les islamistes ont, depuis le début de leur revers après les décisions de Kaïs Saïed un certain soir de 25 juillet, ils ont adopté une stratégie double. Se terrer, faire le dos rond, et aussi, remuer ciel et terre pour fédérer un maximum de soutiens à l’étranger. Et comme on sait, par ailleurs, qu’ils ont, effectivement, réussi à avoir beaucoup de soutiens parmi les inconditionnels de leur confrérie, qu’ils ont pu lâcher sur Kaïs Saïed, dans autant de tentatives infructueuses d’intimidation…
Connaissant tous ces faits, il parait évident que pour avoir, déjà, décidé et tenu une réunion du bureau du parlement, sachant d’avance que çà allait déclencher une réaction virulente de la part du pouvoir, et pour avoir bravé les enquêteurs et continué à défier le pouvoir et le peuple, alors qu’il était convaincu que ce dernier le tenait pour responsable de ses malheurs, et de tenir tête à tout le monde avec autant d’arrogance malgré sa nature craintive…
C’est que Ghaannouchi aurait, au préalable, reçu des assurances de la part de ses soutiens, et qu’ils les auraient, même, encouragé à agir de la sorte, pour déstabiliser Kaïs Saïed.
Maintenant, le deal est de savoir à quoi joue Ghannouchi et ses amis et soutiens, et à quel traquenard, veut-il attirer Kaïs Saïed, de façon à l’obliger à la faute, pour retourner contre lui l’opinion mondiale et locale ?
Donc, Kaïs Saïed devrait être plus mesuré et plus lucide, pour prévoir les coups bas aux quels est habituée cette confrérie, dans son éternelle quête du pouvoir. Et il ne s’agit pas de tomber dans le piège qu’ils lui tendent.
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