Exclusif : Face à l’immobilisme généralisé, la BCT dégaine le remède de cheval !

Face à l’inéluctable, il faut savoir raison garder, et agile ! Le Conseil d’Administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) semble faire de cette maxime son ordre de bataille. Surtout il semble faire le dos rond en espérant que, comme en 2018, l’histoire lui donnera raison. Malgré la vague de critiques qui s’annonce des plus dures mais surtout la récupération politique qui devraient être des plus mesquines, le Conseil de la BCT a foncé… dans le tas d’immobilisme généralisée.  Et pour une décision, celle-ci fera mal… un mal nécessaire? Attendons de voir …

Ainsi, après la multitude des alertes, appels à réagir ou insinuations, le Conseil de la BCT a opté pour le remède de cheval. Une augmentation du taux directeur assez forte ; soit de 75 points de base; pour le faire passer à 7%. Pas encore dans un territoire positif, sachant qu’au mois d’avril 2022, l’inflation est à 7.5 !

Il est à rappeler que la BCT n’a plus touché à son taux directeur depuis janvier 2021, il était alors de 6.75, après l’avoir hissé, au mois de mars 2020, à 7,75%.

C’est le signe que cette inflation, galopante, va désormais sur une pente dangereuse. Les cauchemars des années 2017 et 2018 semblent hanter les monétaristes de la BCT. Donc, mieux vaut prévenir que guérir. Comprendre, prendre des précautions afin d’éviter au maximum les difficultés d’une inflation à deux chiffres. 

C’est surtout une réaction forte pour secouer le cocotier tunisien. En l’absence de réactions gouvernementale ou sectorielles, sinon patronales ou syndicales, il ne restait a la BCT que de dégainer l’arme du taux directeur. 

D’abord, c’est le « tout sauf l’inflation » qui revient. La BCT ne pouvait rester immobile.

Ensuite, tenter de sauver la mise d’une économie fragilisée par les tiraillements et dont les responsables manquent d’audace pour réformer. 

 Dans une tentative d’atténuer l’impact, psychologique, de cette mesure mais surtout de dynamiser un tant soit peu l’épargne, le Conseil d’Administration de la BCT a, en parallèle, décidé d’augmenter la rémunération de l’épargne de 100 points de base. Il passe, ainsi, de 5% actuellement à 6%. De bon augure pour les citoyens, du moins ceux qui peuvent encore épargner. Car, les principaux épargnants d’avant 2011, soit les entreprises publiques, sont-elles dans une léthargie qui nécessite, elles aussi, un remède de cheval.

 

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