Economie

Le ministère de l’industrie promet la création de 300.000 emplois dans le secteur d’ici…2035

Le ministère de l’industrie promet la création de 300.000 emplois dans le secteur d’ici…2035

Le Ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie vient de publier un document de référence intitulé : « Stratégie industrielle et de l’innovation horizon 2035 ».

Après la crise financière de 2008, celle du COVID-19 et d’autres événements ont entrainé un ralentissement de la mondialisation et annoncent des incertitudes et ruptures pour l’économie, en ce moment crucial de développement économique, la Tunisie doit affronter des défis multiples et vitaux pour ses activités industrielles qui nécessitent de redéfinir le rôle de l’Etat, ses attributions ainsi que les modalités de collaboration entre les différents acteurs et plus particulièrement entre le secteur privé et le secteur public, indique le document du ministère.

On note ainsi, que dans ce cadre, l’élaboration de la Stratégie industrielle et d’innovation à l’horizon 2035, financé par un don de la Banque Africaine de Développement, permettra de concevoir et d’introduire les changements nécessaires au renforcement de la structure productive ainsi qu’au positionnement de la Tunisie en tant qu’espace attractif d’investissement et de coproduction de biens et de services avec des industriels nationaux et internationaux.

Le ministère souligne que pour l’industrie manufacturière tunisienne est proposée une vision fondée sur le développement de forces distinctives afin d’accomplir une mission, celle de contribuer à une croissance solide, inclusive et « durable » à travers une adaptation continue aux besoins du pays et des marchés internationaux.

Pour réaliser cette vision, la nouvelle stratégie industrielle doit permettre au pays de développer des forces distinctives en évolution continue par opposition aux fortes inerties du passé pour doter le pays d’une industrie toujours compétitive en matière de coûts (et de qualité) et de plus en plus investie dans des domaines d’excellence technologique et d’innovation pour produire et exporter des biens et des services de forte valeur ajoutée, respectant l’environnement et employant des ressources humaines de plus en plus qualifiées.

Trois objectifs stratégiques sont prévus : Augmenter la part de l’industrie manufacturière dans le PIB national en élevant la part de la valeur ajoutée industrielle manufacturière dans le PIB à 20% en 2035 ; Accélérer la croissance des exportations manufacturières en portant les exportations de l’industrie manufacturière à 36,000 millions de $ en 2035 et Créer de plus en plus d’emplois (qualifiés en particulier) à travers la génération d’une création nette d’emplois industriels (directs et indirects) de +300.000 emplois d’ici à 2035.

L’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Etudes Quantitatives (ITCEQ) a rappelé dernièrement dans un rapport intitulé « Pour un renouveau de la politique industrielle en Tunisie : Exigences du positionnement compétitif » que malgré de nombreuses réformes qui ont été mises en place durant les dernières décennies pour consolider le secteur privé (les incitations, l’engagement de plusieurs programmes d’appui aux entreprises privées et la promulgation en 2007 de la loi sur l’initiative économique, la promulgation en 2016 de la loi d’investissement (loi n°2016-71), l’investissement privé, en Tunisie, et plus particulièrement manufacturier s’est caractérisé par sa faiblesse structurelle.

L’effort d’investissement (18.6% en 2018) s’avère largement inférieur à celui enregistré par d’autres économies émergentes comme la Turquie (30% en 2018) et le Maroc (28.5% en 2018), ces derniers, qui avaient des taux d’investissement comparables et même, très inférieur à celui de la Tunisie au début de la décennie 2000 (en 2001, ce taux était de 25.3% pour la Tunisie, 18% pour la Turquie et 27% pour le Maroc) ont réussi à dynamiser l’investissement privé grâce à la mise en œuvre de plusieurs réformes engageant, davantage, le secteur privé telle que la charte de l’investissement en 1995 pour le Maroc.

Le ratio de l’effort d’investissement (FBCF manufacturière en % du PIB) a globalement baissé depuis l’année 2000, indique le rapport de l’ITCEQ. Cette tendance s’est accentuée après les évènements de 2011 pour passer de 3.15% du PIB en 2010 à 2.2% en 2019 avec un repli de 30% en 2019 contre 25% pour l’ensemble de l’économie. Également, la part de la FBCF manufacturière dans la valeur ajoutée générée par le secteur a reculé, aussi, sensiblement (-22%) entre 2010 et 2019.

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