C’est bien connu : “Si tu ne t’occupes pas de politique, la politique, elle, s’occupera de toi“. Pour le très actif Recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, il n’est pas question de laisser le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen s’occuper des musulmans de France. Le Recteur, qui a invité le Premier ministre Gabriel Attal à rétablir l’équilibre dans la République (il attend toujours la réponse de Matignon), est monté au front dans la perspective des élections européennes du 6 au 9 juin prochain, pour lesquelles l’extrême droite triomphera selon les sondeurs et pas seulement en France.
Cette France là, qui fleurit sur la chaîne CNews et que ses enfants quittent à cause du racisme et de la xénophobie, le responsable de la plus grande institution religieuse musulmane du pays n’en veut pas. Alors il a décidé de se battre contre la liste RN des européennes conduite par Jordan Bardella. Dans une tribune signée le 22 mai 2024 dans le magazine en ligne “Iqra” de la Mosquée de Paris Chems-Eddine Hafiz sonne la mobilisation. Il a invité ses coreligionnaires à voter contre l’extrême droite.
Il est d’avis que l’implication des musulmans dans ces élections sera une «réponse citoyenne à l’intolérance et à la stigmatisation». D’après lui il est «crucial» que les citoyens bougent pour faire la promotion de la «société inclusive et respectueuse des droits de tous». Il pointe les «graves inquiétudes» face aux succès électoraux de l’extrême droite en juin, selon tous les sondages…
À trois semaines de l’élection des parlementaires européens la liste de Bardella fait la course en tête, largement, avec 32% des intentions de vote ; viennent ensuite Valérie Hayer – majorité présidentielle – avec à peine 15,5% des voix et le Parti Socialiste (PS) de Raphaël Glucksmann, crédité de 13%. Comment changer cette donne ? C’est l’angoissante équation pour les musulmans de France…
En tout cas pour Hafiz les effets de la victoire de l’extrême droite pourraient être «particulièrement sévères» pour les musulmans, «allant de l’augmentation des actes islamophobes et des discriminations au renforcement des lois restrictives visant les pratiques religieuses et culturelles». La victoire de Le Pen-Bardella «pourrait exacerber les tensions sociales, renforcer les stéréotypes négatifs et marginaliser davantage cette communauté, compromettant ainsi les principes fondamentaux de liberté, d’égalité et de fraternité», conclut-il.
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