Economie

Note – L’inflation devrait atteindre 9,5% en 2022 dans les pays émergents et en développement

Note – L’inflation devrait atteindre 9,5% en 2022 dans les pays émergents et en développement

Les trois plus grandes économies du monde marquent le pas, et les conséquences pour les perspectives mondiales sont importantes. L’inflation est au centre des préoccupations indique l’économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI), Pierre-Olivier Gourinchas, dans une note de blog.

L’économie mondiale, qui ne s’est pas encore remise de la pandémie et de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, fait face à des perspectives de plus en plus sombres et incertaines. De nombreux risques baissiers signalés dans l’édition d’avril des Perspectives de l’économie mondiale ont commencé à se concrétiser, martèle l’économiste tout en soulignant qu’une inflation plus forte que prévu, en particulier aux États-Unis et dans les pays européens les plus importants économiquement, provoque un durcissement des conditions financières mondiales.

Bien que l’activité ralentisse, l’inflation mondiale a été révisée à la hausse, en partie du fait de l’augmentation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie. L’inflation devrait atteindre cette année 6,6% dans les pays avancés et 9,5% dans les pays émergents et les pays en développement, soit une révision à la hausse de 0,9 et 0,8 point de pourcentage, respectivement, et elle devrait rester élevée plus longtemps. Elle s’est en outre étendue à de nombreux pays sous l’effet des tensions sur les prix, provoquées par les perturbations des chaînes d’approvisionnement et une pénurie de main-d’œuvre historiquement forte, observe Pierre-Olivier Gourinchas.

Il est à noter que la pandémie du Covid-19, la guerre en Ukraine et les aléas climatiques, sont autant de facteurs qui ont provoqué la dégradation de la situation économique pratiquement partout dans le monde, ces derniers temps. Dans ce contexte critique, le terme de « stagflation » revient dans les propos de plusieurs responsables des grands organismes financiers internationaux.

Actuellement, le risque de subir l’impact d’une nouvelle période de stagflation est réel. La fin du confinement a engendré une hausse brusque de la consommation, mettant à rude épreuve les chaines d’approvisionnement.

David Malpass, Président du Groupe de la Banque Mondiale a assuré dernièrement : « À peine plus de deux ans après la récession mondiale causée par la pandémie de COVID-19, la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale, l’économie mondiale est à nouveau menacée, cette fois par un double phénomène de forte inflation et de croissance faible. Même si une récession mondiale est évitée, la stagflation pourrait laisser des traces persistantes pendant plusieurs années, avec des conséquences qui pourraient déstabiliser les pays à revenu faible et intermédiaire. À moins de fortement accroître l’offre disponible ».

Une note récente du Fonds Monétaire International (FMI) intitulé « Les pays importateurs de produits de base du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord subissent les hausses de prix » précise que les arbitrages à court terme sont devenus de plus en plus complexes pour les pays importateurs de pétrole au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et que la maîtrise de l’inflation est une des principales priorités, malgré la fragilité des reprises. Dans les pays où les anticipations d’inflation risquent de se renforcer ou les tensions sur les prix de se généraliser, il faut relever les taux directeurs. Une communication claire et transparente sera essentielle pour guider les marchés.

Le FMI souligne que pour les pays très endettés, ces mesures devraient s’accompagner de mesures de compensation par ailleurs : réduction des dépenses superflues, promotion de l’équité fiscale, voire une combinaison des deux, pour préserver la viabilité de la dette dans un contexte d’espace budgétaire limité.

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