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Ukraine : La Chine pourra-t-elle contrer la stratégie pour la neutraliser et couler Poutine?

Ukraine : La Chine pourra-t-elle contrer la stratégie pour la neutraliser et couler Poutine?

L’Inde, qui a abrité le dernier Sommet du G20, voulait arracher des concessions aux pays riches pour soulager les nations qui souffrent le plus des retombées de la guerre en Ukraine. A l’arrivée l’affaire a fini en queue de poisson, en eau de boudin ou ce que vous voulez. En tout cas sauf une voie pour faire face aux urgences de la planète, à commencer par un début de solution pour en finir avec la guerre de Vladimir Poutine. Le texte final a condamné les agissements de la Russie en Ukraine, il a été signé par 18 pays mais pas les deux parties clés : Pékin et Moscou. La Chine est la seule à pouvoir faire entendre raison à Poutine mais les derniers développements ne sont pas rassurants du tout…

La diplomatie de guerre installe ses quartiers

C’est un fait : On est encore très loin de la table des négociations. Bien au contraire «nous devons nous préparer pour une longue guerre“, a dit au journal français Libération le ministre hollandais des Affaires étrangères, Wopke Hoekstra. “Il faut se rappeler que les Russes ont mené une guerre de neuf ans en Afghanistan et sont restés pendant des décennies en Europe de l’Est“, a-t-il ajouté.

Toutes les voies semblent bloquées parce que justement rien ne va plus entre les deux puissances capables de résoudre ce conflit : la Chine et les USA. Pourtant les choses allaient bien mieux il y a à peine quelques semaines, au point que le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, avait programmé une visite à Pékin en février dernier. Mais patatras : Arriva le ballon-espion chinois sur la tête des Américains. Ces derniers n’ont pas du tout apprécié. Les Chinois aussi n’ont pas aimé le raffut à Washington autour de la destruction de l’engin.

Résultat des courses : Les deux meilleurs ennemis du monde rompent les canaux du dialogue et Blinken renvoie son déplacement à Pékin aux calendes grecques. Il n’a même pas voulu rencontrer son homologue chinois au sommet du G20. Même tarif pour le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov…

Au dernier moment Blinken décida de parler à Lavrov mais ça dura à peine 10 minutes, juste pour lui dire de «mettre fin à cette guerre d’agression» et de «s’engager dans une diplomatie significative pour arriver à une paix juste et durable, selon le plan en dix points proposé par le président ukrainien». C’était leur première rencontre depuis le 24 février 2022, date à laquelle les chars russes ont envahi l’Ukraine. Une discussion qui n’a rien donné…

Une guerre froide aujourd’hui l’irréparable demain ?

Entre temps les choses se sont gâtées avec le parrain de Moscou, la Chine. Washington a ouvert les hostilités avec Pékin, tous azimuts. Les Etats-Unis viennent de déterrer le dossier de l’origine du Covid-19 et pointent la Chine. Pourquoi maintenant me direz-vous ? Sans doute pour terroriser Pékin avec la possibilité que le monde entier se retourne vers lui pour lui réclamer les dommages et intérêts du fléau. Vous imaginez la facture !

Les Américains attaquent aussi sur le front de Tik Tok, le réseau social chinois qui fait fureur aux USA et a battu tous les autres, à part Netflix. Même les Européens sont tentés de lui barrer la route, au motif que les renseignements chinois piochent dans les données pour espionner à tour de bras, la même accusation portée par la Maison Blanche…

La concommitence des offensives contre la Chine n’est pas si étrange que ça en fait, elle intervient au moment où l’idée d’offrir une assistance militaire à la Russie démange fortement Pékin malgré ses dénégations. Le G7 avait averti : Toute aide à Poutine aura un énorme coût. Manifestement avec ces assauts sur Tik Tok et le dossier du Coronavirus les Occidentaux veulent donner aux Chinois un avant-goût de tout ce qu’ils ont à perdre dans une confrontation.

Les liens économiques entre Moscou et Pékin pèsent lourd, 185 milliards de dollars en 2022 et 200 milliards en 2023 d’après les projections. Mais c’est sans commune mesure avec la montagne de milliards générés par le juteux business avec l’Occident. Ça fait réfléchir avant d’envoyer des armes à Poutine…

Macron, Zelensky, von der Leyen, Michel… : Tous à Pékin

Bon, il n’ y a pas que l’économie comme donnée majeure, il y a aussi l’idéologie. Il ne faut pas sous-estimer son importance pour un pays comme la Chine. Si Pékin veut tirer Moscou du bourbier ukrainien c’est aussi pour une affirmation forte de la place de la deuxième puissance économique et militaire sur l’échiquier mondial, dans la droite ligne de ce nouvel ordre mondial qu’elle veut imposer au grand rival américain

Mais encore faut-il que le président Xi Jinping ait les moyens d’imposer sa volonté à Joe Biden. La Chine, avec son milliard et demi de bouches à nourrir et un développement économique très inégal dans son immense territoire, a certainement d’autres priorités qu’un bras de fer avec les Etats-Unis qu’elle n’est absolument pas certaine de gagner.

Le président français, Emmanuel Macron, est annoncé à Pékin en avril prochain ; la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel également. Même le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fait part de son souhait de rencontrer Jinping ; idem pour Poutine. Bref, tout le monde a compris que c’est Pékin qui a la solution qu’attend toute l’humanité. On verra ce que la Chine fera de ce sacerdoce…

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