Pékin qui provoque ouvertement les USA en mer de Chine jusqu’à frôler l’affrontement armé ; qui défie Washington en s’en prenant à son protégé, l’île de Taïwan ; la Chine qui exige des Etats-Unis qu’ils cessent d’armer l’Ukraine et maintenant cette affaire de ballon espion chinois qui survole tranquillement des sites sensibles américains. Le moins qu’on puisse dire est que la deuxième puissance militaire et économique du monde ne tremble pas face à la première…
C’est le Pentagone qui l’a ébruité hier jeudi 2 février. Il a évoqué un ballon espion chinois qui a pénétré dans l’espace aérien américain et survole le pays à haute altitude. Il serait entré aux USA «il y a environ deux jours» mais le renseignement américain l’avait déjà à l’oeil, a confié une source de la Défense américaine, rapporte le Journal du Dimanche. Et ce n’est pas la première fois qu’un tel incident se produit, a ajouté la même source.
«Clairement, ce ballon est destiné à la surveillance et sa trajectoire actuelle l’amène au-dessus de sites sensibles», surtout des bases aériennes et des silos de missiles stratégiques, a dit le patron de la Défense américain. Il a donné des indications sur le lieu du “crime”, l’État du Montana, au nord-ouest des États-Unis.
Le président américain, Joe Biden, a ordonné au Pentagone d’étudier la meilleure façon de détruire l’intrus, mais pour le moment l’armée hésite à cause des risques de chutes de débris sur les populations, a précisé un haut responsable américain de la Défense.
«Nous leur avons communiqué la gravité de l’incident (…). Nous leur avons dit clairement que nous ferons tout ce qui est nécessaire pour protéger notre peuple sur notre territoire», a ajouté ce responsable américain.
Le président de la Chambre des représentants américaine, Kevin McCarthy, un Républicain, a pointé une «action déstabilisatrice» menée par une Chine qui «méprise éhontément la souveraineté des États-Unis». Il a demandé à Biden de «ne pas rester silencieux».
Pékin a réagi ce vendredi matin en invitant la Maison Blanche à ne pas «monter les choses en épingle» et s’est borné à dire qu’une «vérification est en cours». Une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré «qu’émettre des conjectures et monter les choses en épingle avant même que les faits ne soient établis n’aide pas à une résolution appropriée du dossier».
Cette petite montée de tension tombe très mal, à quelques jours de la visite du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, en Chine, le premier déplacement de ce type depuis octobre 2018.
A noter que le Canada aussi aurait été visité par un mystérieux ballon. «Les Canadiens sont en sécurité et le Canada prend des mesures pour assurer la sécurité de son espace aérien, y compris la surveillance d’un deuxième incident potentiel», a déclaré le ministère de la Défense nationale du Canada dans un communiqué.
L’administration américaine a eu raison dans son rapport publié en octobre 2022 : “La Chine (…) est le seul rival qui ait à la fois la volonté de changer l’ordre international et, de plus en plus, les moyens économiques, diplomatiques, militaires et technologiques de poursuivre cet objectif“…
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