Première séance plénière ( historique) de la nouvelle Assemblée des représentants du peuple.
Le président du Palais du Bardo cède la parole à la ministre des Finances. Il lui accorde 45 minutes. Grand silence, presque religieux, sous la coupole. On entend presque les battements des ailes des mouches et les acariens à l’œuvre dans les archives. Le ( la , en l’ espèce) ministre des Finances, c’est tout de même pas n’importe qui. C’est pèle mêle, les Finances publiques, le compte courant du Trésor, la Fiscalité, le redressement fiscal, la dette et le service de la dette, la balance de paiement, les déficits de tout ordre, e qui compte pour tout État soucieux de sa survie, de sa stabilité, de sa pérennité et de sa souveraineté.
Mme Sihem Boughdiri Nemssia, ministre des Finances, prend la parole. Manifestement pas très à l’aise . On n’est jamais tout à fait à l’aise quand on est ministre des Finances et que le compte est dans le rouge sang. Elle s’aventure d’emblée sur le terrain glissant de la politique et de la grande démagogie. Elle n’était nullement obligée de le faire mais l’excès zèle est une seconde nature et puis la langue de bois c’est toujours utile pour meubler le temps quand on n’a rien à dire. Les minutes passent, le temps file, la ministre s’agite comme emportée par ses propres mots élogieux. Las, tout le monde avait fini par comprendre qu’un certain 25 juillet était historique et que la nouvelle Assemblée des représentants du peuple est l’exacte et la plus fidèle représentation que le peuple tunisien espérait depuis l’aube des temps.
S’agissant des dossiers brûlants, il faudra encore devoir savoir prendre un peu son mal en patience. Le temps filait et l’on attendait désespérément de Madame la ministre des Finances de nous instruire et de nous éclairer au sujet du nouveau Code des changes, une des réformes majeurs annoncées par la cheffe du gouvernement, dont la date d’accouchement est à chaque fois reportée.
Jawhar Chatty
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