Le président Donald Trump est loin d’avoir atteint ses objectifs macroéconomiques ; sa guerre commerciale contre le monde entier et les taxes qui vont avec montent en intensité ce mercredi 2 avril et lui permettront sans doute de résorber une partie de ses déficits abyssaux (public et commercial). Mais ces tirs tous azimuts auront aussi assurément des contrecoups pour l’économie américaine, pour les entreprises, pour les consommateurs. Par contre Trump lui survole cette crise qu’il a créée de toutes pièces. Le milliardaire républicain est certes 700e au classement mondial des grosses fortunes mais son compte en banque a plus que doublé en comparaison avec l’année dernière…
C’est l’un des grands enseignements du classement annuel des milliardaires publié par Forbes hier mardi 1er avril. Les avoirs du président américain affichent +2,8 milliards de dollars ces 12 derniers mois, sa fortune personnelle est passée de 2,3 à 5,1 milliards de dollars. Le magazine américain attribue cette embellie principalement à l’introduction en bourse de son groupe Trump Media & Technology, la société mère de sa plateforme Truth Social.
Le mélange des genres du président-businessman (n’allez surtout pas lui parler de conflits d’intérêts, c’est un langage qu’il ne connait pas) est amplifié par les investisseurs acquis à sa cause. Ils ont fait monter le cours de l’action de Truth Social à des niveaux stratosphériques. Bon, depuis la fièvre est retombée et l’action a chuté à 20 dollars contre un pic de 72 dollars le jour de son introduction en Bourse, le 28 mars 2024. Mais entre temps le républicain a engrangé un joli pactole de 2,6 milliards de dollars le 7 mars dernier.
Ce n’est pas tout, Trump a aussi ramassé gros grâce «à une opération très lucrative dans le domaine de la cryptomonnaie». Il a ouvert la porte des monnaies numériques depuis sa campagne présidentielle et l’an dernier il a mis sur orbite son projet familial World Liberty Financial, un protocole de finance décentralisée (DeFi). Cette trouvaille a immédiatement atteint ses sommets, dopé par le pari d’une déréglementation massive sur les monnaies et jetons numériques…
Résultat des courses : Un flux d’argent évalué à 390 millions de dollars, quelque 245 millions après impôts, a été encaissé par Trump. On peut aussi évoquer le jeton numérique mis sur le marché par le président quelques jours avant son investiture et qu’il a astucieusement baptisé $TRUMP. Cette idée lumineuse lui a permis de toucher près de 350 millions de dollars en frais de transactions pour des groupes en rapport avec lui.
Mais là aussi la magie est vite retombée, le prix du jeton a chuté à 10 dollars, après un pic de 77 dollars le 19 janvier dernier. Il y a également ses activités éthiquement condamnables dans les chaussures, les parfums (dont le dernier nommé «Fight, Fight, Fight» a été commercialisé en détournant une photo avec l’ex-Première dame Jill Biden). Bref, Trump n’est pas et ne sera jamais un président comme les autres…
Dans le reste du classement annuel Forbes on retrouve ses amis, qui campent dans les premières places, avec peu de changements par rapport au précédent classement, à quelques milliards de dollars près. Elon Musk, qui est de fait l’un des personnages clés de l’administration Trump, garde son rang de 1e fortune mondiale, évaluée à 342 milliards de dollars…
Le fondateur de Tesla certes a payé cher son compagnonnage avec le républicain et surtout la droitisation extrême de son discours, mais son compte en banque a enflé de 147 milliards de dollars par rapport à l’année dernière. Il doit cette bonne nouvelle à une année faste pour sa société de fusées SpaceX et xAI, même si pour ce dernier le chemin est encore semé d’embûches.
Mark Zuckerberg, le patron de Meta, qui s’est découvert dans le tard des affinités avec Trump, occupe la 2e place mondiale avec 216 milliards de dollars. Jeff Bezos, à la tête du géant Amazon, qui est lui aussi devenu “trumpiste” par la force des choses, est la 3e fortune mondiale avec 215 milliards de dollars. Le premier Européen est le Français Bernard Arnault, il est 5e mondial avec 178 milliards de dollars.
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