Economie

Appel international à lutter contre le monopole digital en Tunisie

Appel international à lutter contre le monopole digital en Tunisie

La 6 ème édition du rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) sur « l’indice du commerce électronique B2C » vient de paraitre et a fait état de plusieurs résultats d’analyse notamment pour la Tunisie, indique l’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Etudes Quantitatives (ITCEQ).

On note que l’indice permet aux pays de comparer leurs états de préparation et indique également leurs forces et faiblesses relatives aux différents éléments du commerce électronique, comme la qualité de l’infrastructure internet et la disponibilité des solutions de paiement et de livraison.

L’indice se compose de quatre indicateurs étroitement liés aux achats en ligne et pour lesquels il existe une large couverture nationale à savoir, la proportion de la population âgée de 15 ans et plus, possédant un compte dans une institution financière ou auprès d’un fournisseur de services d’argent mobile, la proportion des particuliers utilisant internet, l’indice de fiabilité postale et les serveurs Internet sécurisés pour 1 million de personnes.

Principaux résultats

L’indice varie de 0 à 100, plus il se rapproche de 100, plus l’économie est considérée comme « préparée » au commerce électronique, souligne-t-on. Le score moyen observé pour cette année est de 55/100. Mais bien que ce score dépasse à peine la moyenne, l’année 2020 fût l’année de propulsion du commerce électronique dans le monde.

La CNUCED a affirmé que la pandémie COVID-19 et les mesures de quarantaine ont introduit une nouvelle dimension ayant conduit au recours accru au commerce électronique (on considère que le E-commerce dans le monde s’est accéléré pendant la pandémie d’environ 5 ans).

Il a été noté également que les économies européennes dominent le top 10 et la Suisse est en tête du classement mondial avec 97% de la population utilisant internet et 98% disposant d’un compte dans une institution financière ou auprès d’un fournisseur de services d’argent mobile. Singapour (4 ème ) mène le classement asiatique et les Emirats Arabes Unis (37 ème ) mènent le classement du monde arabe.

Les quatre plus fortes hausses des scores ont été enregistrées en Algérie (52,2 contre 38.2 en 2019), au Brésil (63,5 contre 56.9 en 2019), au Ghana (51,9 contre 42.8 en 2019) et à la République Démocratique Populaire Lao (40,6 contre 35.1 en 2019).

Résultats de la Tunisie

Bien que la Tunisie soit classée 9 ème au niveau arabe et 3 ème au niveau africain, elle a perdu au niveau mondial 7 rangs et 3,5 points en une année pour se classer 77 ème avec un score de 54,6 (contre 70 ème avec un score de 58.1 en 2019). Toutefois, le score de la Tunisie a suivi un rythme croissant de 2015 à 2019.

On relève une accélération du volume des transactions électroniques qui ont augmenté de 30%, passant de 270 millions de dinars en 2019 à 350 millions de dinars en 2020. Ainsi, les sites de vente en ligne ont doublé leur trafic en 2020 (+109%) et les systèmes de paiement mobile, qui étaient freinés avant la crise par diverses formalités administratives, ont été accélérés, précise-t-on.

Au niveau de la fiabilité postale, la Tunisie a perdu 10 points de son score (69 contre 79) mais ce dernier reste de loin supérieur au score moyen mondial (47). Le score relatif aux individus utilisant internet a enregistré une hausse (67 contre 60 en 2019) et reste supérieur au score moyen mondial. Le pourcentage d’individus ayant un compte auprès d’une institution financière (37%) est parmi les plus faibles de la région MENA. L’indicateur “Serveurs internet sécurisés” a accusé une baisse (46 contre 52 en 2019).

Principales recommandations

Les principales recommandations s’articulent autour de ce qui suit :

 Le contrôle et l’organisation de la concurrence dans l’économie digitale pour que les plateformes de commerce en ligne deviennent accessibles à un nombre plus important d’entreprises. En effet, le contrôle monopolistique des données et les différences de taille entre les entreprises qui occupent les plateformes digitales peuvent avoir des répercussions sur la performance de tout ce secteur.

 La dématérialisation des instruments de paiements par les banques et l’encouragement du paiement en devises en supprimant les restrictions du plafond de paiement autorisé et du niveau académique et ce, pour les cartes technologiques accordées aux personnes résidentes qui effectuent des transactions via internet.

 L’adoption d’une politique de ciblage des subventions au profit des investissements en infrastructure de communication et des réductions des tarifs douaniers sur les importations de haute technologie sont aussi nécessaires afin de réduire les coûts et favoriser la demande.

 L’instauration de mécanismes incitatifs encourageant les jeunes à recourir aux plateformes numériques. Le partenariat public/privé pourrait appuyer le potentiel de demande pour les fintechs et ce, en envisageant des mécanismes de financement public et/ou sectoriel permettant aux consommateurs (à pouvoir d’achat réduit surtout) d’acquérir le matériel nécessaire pour les paiements électroniques (smartphones, ordinateurs, puces téléphoniques, etc.).

 La vulgarisation de la culture du E-commerce, notamment, auprès des jeunes et ce, en modernisant les programmes éducatifs et de formation, en instaurant un suivi et une évaluation de la culture numérique et des programmes consacrés aux sciences, à la technologie, à l’ingénierie et aux mathématiques, et en encourageant la formation continue et la reconversion professionnelle de la population active.

 

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