Economie

BERD : L’incertitude décline la croissance en Tunisie (2/2)

BERD : L’incertitude décline la croissance en Tunisie (2/2)

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) prévoit un ralentissement de la croissance économique pour la région du sud et de l’est de la Méditerranée (SEMED) en 2022, à 2,5%, selon son dernier rapport sur les perspectives économiques régionales, publié aujourd’hui mardi 10 mai 2022.

On souligne, sous cet angle, que la Méditerranée devrait connaître une croissance de 2,5% en 2022 et de 4,8% en 2023. La croissance de la Tunisie en 2022 a été révisée à la baisse depuis la mise à jour de mars en raison des vulnérabilités croissantes et de l’incertitude persistante.

L’impact de la guerre sur l’Ukraine sur la région SEMED se fera sentir par la hausse des prix du pétrole et des denrées alimentaires pour les consommateurs, et des effets secondaires sur les budgets, la sécurité alimentaire et les moteurs de croissance à moyen terme. Tous les pays de cette région dépendent, d’après le rapport, des produits pétroliers importés, et plusieurs dépendent également des produits alimentaires importés (notamment l’Égypte, la Tunisie et la Jordanie). Par conséquent, l’inflation importée freinera la croissance et pèsera sur la reprise postpandémique.

De plus, la guerre contre l’Ukraine aura un impact négatif sur le tourisme dans la plupart des pays SEMED, et sur les chaînes d’approvisionnement, notamment au Maroc et en Tunisie, qui seront affectées par le ralentissement en Europe.

En même temps, de nouvelles opportunités pourraient se présenter pour l’Égypte en tant qu’exportateur de gaz. La croissance de la région devrait ralentir à 2,5% en 2022, après une forte reprise de 6,0% en 2021.

Une croissance plus forte est attendue en 2023 (à 4,8%), à mesure que la reprise s’accélère dans la plupart des pays (après trois années de faible croissance due à la pandémie et à la guerre contre l’Ukraine) et que les réformes progressent dans tous les pays, précise-t-on.

Néanmoins, la BERD assure en ce qui concerne la Tunisie que la reprise au pays a été modérée en 2021, avec une croissance du PIB de 3,5%, tirée par le rebond de l’industrie manufacturière et minière et le commerce, mais le tourisme et les services ont continué d’être freinés par les restrictions liées au Covid-19 (pendant la majeure partie de l’année) ainsi que l’agriculture (et les industries agroalimentaires), ces se secteurs se sont contractés.

Les perspectives de croissance du PIB de la Tunisie, d’après la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, pour 2022 et 2023 sont modérées respectivement à 2,0% et 2,5%. La guerre contre l’Ukraine et la hausse des prix (notamment du pétrole et du blé) toucheront à la fois les ménages et le budget public, et ce, en raison de la pression liée au coût des subventions gouvernementales.

Les progrès sur un nouveau programme soutenu par le FMI ont été lents, compte tenu de l’évolution de la situation politique depuis juillet 2021, bien que des négociations techniques soient en cours et qu’un accord puisse être trouvé prochainement, rapporte l’instance financière internationale.

Un nouveau programme permettrait l’accès à un financement externe et à une assistance technique indispensables. Cela renforcerait également la capacité du gouvernement à s’attaquer à des réformes controversées mais essentielles, telles que la réduction de la masse salariale du secteur public et les subventions aux carburants, qui font face à une forte opposition des syndicats et d’une partie de la population.

On conclut ainsi en affirmant que les principaux risques pesant sur les perspectives économique de la Tunisie s’articulent autour d’éventuels nouveaux retards dans la mise en œuvre des réformes et la conclusion d’un accord avec le FMI, une détérioration de la situation politique existante, l’impact de la guerre contre l’Ukraine sur les prix internationaux des denrées alimentaires et de l’énergie (la Tunisie dépend des importations des deux) et les retombées de la guerre sur les perspectives pour l’Europe, principal partenaire économique de la Tunisie.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut