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Covid en Tunisie : Une histoire qui avait pourtant si bien commencé mais qui vire au désastre

Covid en Tunisie : Une histoire qui avait pourtant si bien commencé mais qui vire au désastre

On ne sait pas si ce sont les décisions réfléchies du nouveau ministre de la Santé, ou si celui-ci s’est trouvé acculé à les prendre à cause de la situation dont il a hérité après la gestion catastrophique de la crise, par l’équipe du “général” Abdellatif Mekki. Toujours est-il que les mesures annoncées, il y a deux jours par le ministre de la Santé, laissent entendre que son département s’est trouvé dépassé par les évènements et ne peut plus rien tenter pour faire face.

Il n’y a, parait-il plus de kits pour faire les tests virologiques et le ministère a décidé de ne plus en pratiquer, sauf pour les cas extrêmes. D’ailleurs, on pouvait le deviner, depuis que l’observatoire des maladies émergentes a décidé de ne plus publier le nombre de tests pratiqués chaque jour, ce qui voulait dire que le nombre était dérisoire par rapport aux cas positifs comptabilisés.

Or, avec la flambée des nouveaux cas enregistrés chaque jour, la rentrée des classes et le nombre de plus en plus ahurissant d’administrations ou d’entreprises qui ferment chaque jour à cause des contaminations qu’elle comptent… Et, surtout, suite à la réouverture des frontières aux tunisiens résidant à l’étranger qui ont laissé la trace de leur passage cette année, les cas suspects se comptent pas centaines, voire par milliers, l’impossibilité de leur pratiquer les tests a de quoi affoler tous les tunisiens.

Cet affolement et cette panique touchent tous les secteurs, à commencer par celui de la santé où le syndicat a appelé ses adhérents à ne plus prendre en charge les malades suspectés de porter le virus. Et pour cause : Le ministère ne leur fournit plus les moyens de les protéger et ne peut plus leur pratiquer les tests virologiques, leur demandant de rester confinés chez eux, au grand dam de leurs confrères qui se retrouvent submergés par le travail et qui sont proches du point de rupture.

Il en est de même dans toutes les administrations et les entreprises publiques ou privées, ainsi que dans les établissements scolaires et universitaires… Autant dire, dans tout le pays qui s’est transformé en un foyer géant de la pandémie. Même dans les familles et en société, on s’affole. On entend à tous bout de champ qu’un tel ou une telle est contaminé… On se rappelle, soudain, qu’on l’a rencontré il y a quelques jours, on s’affole, on l’appelle et on obtient la confirmation de l’information… On s’affole encore plus, on commence à sentir de la fatigue, on se tâte le front à longueur de journée à la recherche du moindre accès de fièvre, on a l’impression qu’on a un petit soupçon de toux ou d’irritation de la gorge, on se sent mal…

On finit par se résoudre à l’évidence : On est très probablement, que dis-je, très certainement, atteint par la Covid. On appelle le médecin, il refuse de venir, on propose d’aller consulter dans son cabinet, là aussi il refuse de nous recevoir, on se rabat sur le SAMU : Personne au bout du fil… Le ministère de la santé assure qu’il ne pratique plus les tests sauf pour les cas presque confirmés. On consulte son compte en banque, on fait un petit calcul, on grignote sur les frais des fournitures scolaires ou sur tout autre chapitre et on décide de se faire tester dans un laboratoire privé… Là aussi, il y a un hic. Le biologiste ne veut pas courir le risque de contaminer son laboratoire et être obligé de le fermer. Aussi, refuse-t-il de recevoir les cas suspects pour les prélever…

Le plus grave, c’est quand on arrive à obtenir une visite du médecin et que celui-ci prescrit l’hospitalisation du malade et qu’on nous répond qu’il n’y a pas de lits disponibles, notamment ceux de réanimation. C’est là où cela devient absurde et dépasse tout entendement. Car tout le monde sait que le ministère de la Santé a dédié 150 lits de réanimation pour les malades Covid +. Quand on revient au dernier bulletin publié par le  ministère, on apprend qu’il n’y a que 47 malades hospitalisés en réanimation, dont 13 sous respirateur artificiel. Là, on ne peut pas se retenir de se demander où sont passés les 103 lits qui restent du total des 150 dédiés ?

Bref… Le cauchemar !!!

C’est dommage que çà se termine de la sorte, alors que cette histoire avait si bien commencé et notre ministère, sous la houlette de Sonia Ben Cheikh avait réussi des prodiges. Mais au lieu de poursuivre sur cette lancée, saluée par le monde entier, non ! Pas du tout ! Rien à faire de la maladie ni de la santé du tunisien ! Il fallait livrer le ministère, tel un trophée de guerre ou une récompense post électorale, à d’autres « compétences »… Et voilà le résultat !

Ce qui fait surtout mal, c’est quand les mêmes médecins qui avaient marqué l’histoire au début de l’épidémie, au point de s’être transformés en icônes, se retrouvent, actuellement, dans l’obligation de dire n’importe quoi et de faire des déclarations contraires à leurs convictions et à leurs connaissances, uniquement parce qu’on leur a demandé de le faire… On leur a demandé de défendre l’indéfendable… On leur a demandé de défendre la stratégie catastrophique adoptée par un certain “général”, qui a mené le pays à la déroute qu’on est en train de vivre !

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